Mauvaises créances immobilières: un mois d'avril éprouvant

Publié le 03/05/2016 à 14:48

Mauvaises créances immobilières: un mois d'avril éprouvant

Publié le 03/05/2016 à 14:48

(Photo: Fotolia)

Les mois se suivent, mais ne se ressemblent pas quand on parle de mauvaises créances. Après un mois de février difficile, on avait renoué avec la baisse de préavis d’exercice et de délaissements en mars dernier. Toutefois, la hausse est repartie de plus belle en avril. Dans cette situation, il devient difficile de déceler une tendance.

Selon les actes colligés par JLR, 958 préavis d’exercice ont été émis et publiés au Registre foncier en avril 2016, soit une hausse de 16% par rapport à avril 2015. La dernière fois qu’un nombre plus élevé de préavis d’exercice a été enregistré, c’est en mars 2010. Un nombre près de celui-ci avait, par contre, été observé en février dernier. Malgré 2 hausses élevées depuis février, sur 12 mois, le nombre de préavis d’exercice est demeuré constant comparativement à ce qui a été noté entre mai 2014 et avril 2015 avec un total de 9 791 préavis d’exercice publiés.

Qu’est-ce qu’un préavis d’exercice? Il s’agit d’un acte pouvant être émis par un créancier à la suite d’un non-respect des engagements de l’emprunteur (souvent un non-paiement). Cet acte informe le propriétaire que le prêteur pourrait saisir la propriété après un certain délai si la situation n’est pas résolue.

Source: JLR

Si aucune entente n’est conclue à la suite de l’émission d’un préavis d’exercice, le créancier peut, après un certain délai, saisir la propriété. L’emprunteur peut également choisir volontairement de remettre les clés à son créancier. Les délaissements englobent tous ces types de reprises de propriété par le créancier.

En avril 2016, 239 délaissements ont été dénombrés, soit 18% de plus que l’année dernière. Les résultats de début d’année sont peu encourageants puisqu’il s’agit de la troisième hausse majeure. Néanmoins, une légère baisse a été observée en mars. Sur 12 mois, la progression demeure mineure avec 3% d’augmentation pour atteindre 2 499 délaissements.

Détails par région administrative

Pour les 12 derniers mois par rapport aux 12 précédents, le nombre de mauvaises créances a diminué à Montréal, dans les Laurentides, en Montérégie et dans le Centre-du-Québec. D’un autre côté, ils ont bondi dans la Capitale-Nationale, au Bas-Saint-Laurent, en Estrie et en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine.

Pour plus de détails sur votre région, consultez le rapport "Tendances des mauvaises créances d'avril 2016 de JLR".

À surveiller

À long terme, le nombre de mauvaises créances demeure assez constant même si les résultats sont très variables d’une période à l’autre. Le nombre de délaissements sera à surveiller de près au cours des prochains mois, car plusieurs hausses importantes ont été notées depuis janvier 2016.

Le taux de chômage, selon les données désaisonnalisées de Statistique Canada, a diminué de 0,1% au Québec entre mars et février 2016 pour atteindre 7,5%. Le taux de chômage a un effet à long terme sur les mauvaises créances puisque la perte d’un emploi peut rapidement occasionner des problèmes financiers à un propriétaire.

Pour le premier trimestre de 2016, les délais de revente semblent se stabiliser selon les données de la Fédération des chambres immobilières du Québec. Pour l’unifamiliale, le délai moyen a augmenté d’une seule journée pour atteindre 118 jours et pour la copropriété, il est resté à 134 jours. Historiquement, cela demeure de longs délais. Une amélioration de ceux-ci permettrait possiblement un recul du nombre des mauvaises créances publiées puisque les gens pourraient plus aisément vendre leur propriété plutôt que de la remettre à leur prêteur en cas de problèmes financiers.

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À propos de ce blogue

Économiste chez JLR Solutions foncières, Joanie Fontaine analyse le marché immobilier et ses différentes composantes. Titulaire d’une maîtrise en économie, elle réalise des études statistiques à partir de la base de données de JLR comptant plus de 6,5 millions de transactions, en plus des rôles d’évaluation municipale, des permis de construction et des recensements de Statistique Canada. JLR est la seule entreprise au Québec à disposer de l’historique de toutes les transactions immobilières réalisées depuis 1986.www.jlr.ca

Joanie Fontaine