Immobilier: voyez le bilan des ventes d'unifamiliales par MRC

Publié le 15/08/2016 à 13:22

Immobilier: voyez le bilan des ventes d'unifamiliales par MRC

Publié le 15/08/2016 à 13:22

JLR et Fichier des limites cartographiques des divisions de recensement — Recensement de 2011, produit no 92-163-X au catalogue de Statistique Canada

Le marché immobilier québécois est très hétérogène, ce qui implique que les statistiques provinciales ne représentent pas la situation de chacune des régions. Il devient alors pertinent de diviser la province en plus petits territoires. Un bilan du marché immobilier par municipalités régionales de comté (MRC) et des territoires équivalents (TE) permet donc de déceler les tendances régionales.

Au total, 91 divisions de recensement comptaient assez de vente pour fournir des statistiques représentatives.

Tendances des ventes par région

La majorité des MRC du sud-est de la province ont connu des hausses de ventes, selon les ventes publiées au Registre foncier et colligées par JLR. Celles qui se situent à proximité de Montréal font également bonne figure. Pour les MRC plus au nord, le bilan est mitigé.

Les variations du nombre de ventes d’unifamiliales diffèrent selon les régions du Québec et cela s’explique, entre autres, par les tendances démographiques à long terme très différentes. Ainsi, 23 des 30 MRC ou TE situés dans les régions administratives de Laval, de Lanaudière, des Laurentides et de la Montérégie ont enregistré des hausses de ventes. Or, dans ces régions, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) projette des augmentations de population variant de +21,1% à +30,7% pour la période de 2011 à 2036. D’un autre côté, l’ISQ prévoit des baisses de population pour la même période en Côte-Nord, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Ces tendances à la baisse semblent affecter les ventes puisque 12 des 17 MRC analysées dans ces régions ont connu des diminutions de ventes pour la période de juillet 2015 à juin 2016 par rapport à l’année précédente.

Top 3 des plus grandes augmentations de ventes d’unifamiliales

MRC ou TE ; Nombre de ventes (juillet 2015 à juin 2016) ; Variation (1 an)

Le Granit ; 304 ; +29 %

Le Haut-Richelieu ; 1351 ; 21 %

Les Jardins-de-Napierville ; 331 ; 20 %

Pour le Haut-Richelieu et les Jardins-de-Napierville, les hausses sont causées notamment par des augmentations de ventes de propriétés neuves. Ces régions accueilleront davantage d’habitants au cours des prochaines années selon les prévisions de l’ISQ. Par conséquent, il est normal d’observer des hausses d’acquisitions de nouvelles propriétés dans ces MRC. Même si l’ampleur des hausses risque de diminuer dans les prochaines années, les tendances démographiques laissent présager une croissance dans ces 2 MRC à long terme. Pour Le Granit, les hausses sont plus surprenantes, mais celles-ci doivent être interprétées avec prudence puisque le nombre de ventes est relativement faible ce qui implique une volatilité importante. Il faut également noter que les ventes avaient fortement baissé en 2015.

Top 3 des plus grandes baisses de ventes d’unifamiliales

MRC ou TE ; Nombre de ventes (juillet 2015 à juin 2016) ; Variation (1 an)

Nord-du-Québec (Jamésie et Administration régionale Kativik ; 123 ; -29%

La Tuque ; 109 ; -20%

La Mitis ; 169 ; -18%

Pour ces 3 MRC ou TE, le nombre des ventes est faible ce qui laisse place à beaucoup de volatilité, il faut donc rester prudent dans les conclusions. Néanmoins, le marché au ralenti de La Tuque et la Mitis est conséquent avec les baisses de population anticipées entre 2011 et 2036 selon les données de l’ISQ.

Pour connaître, les statistiques de votre MRC, vous pouvez consulter notre carte interactive.

Pour certaines MRC, le faible nombre de transactions exige d’être prudent dans les conclusions puisque les variations aléatoires sont importantes.

Les transactions colligées par JLR comprennent toutes les ventes enregistrées au Registre foncier, soit celles effectuées par l’entremise d’un courtier, entre particuliers et les constructions neuves. Pour plus détails, consultez l’étude complète de JLR.

Le prix de vente médian

Sans grand étonnement, Montréal est le TE le plus cher avec un prix supérieur de 100 000 $ au 2e TE le plus cher. D’un autre côté, dans les MRC de Les Etchemins, Témiscouata, La Matapédia, La Tuque et Bonaventure, le prix médian entre la mi-2015 et la mi-2016 atteint moins de 100 000 $.

Top 3 des plus chères :

MRC ou TE ; Prix médian

Montréal ; 415 000 $

Longueuil; 315 000 $

Laval; 308 250 $

À surveiller

La division du territoire québécois en MRC permet de voir l’hétérogénéité du marché immobilier. Les tendances du marché montréalais sont souvent complètement différentes de celle en Gaspésie où la population est beaucoup moins dense.

À long terme, les projections démographiques seront à surveiller pour déterminer les régions à fort potentiel de croissance immobilière et celles où le marché sera difficile. Qui plus est, le vieillissement de population dans plusieurs régions risque d’avoir des impacts sur le type d’habitation recherché.

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À propos de ce blogue

Économiste chez JLR Solutions foncières, Joanie Fontaine analyse le marché immobilier et ses différentes composantes. Titulaire d’une maîtrise en économie, elle réalise des études statistiques à partir de la base de données de JLR comptant plus de 6,5 millions de transactions, en plus des rôles d’évaluation municipale, des permis de construction et des recensements de Statistique Canada. JLR est la seule entreprise au Québec à disposer de l’historique de toutes les transactions immobilières réalisées depuis 1986.www.jlr.ca

Joanie Fontaine