Immobilier: 2018 part en trombe

Publié le 27/06/2018 à 09:41

Immobilier: 2018 part en trombe

Publié le 27/06/2018 à 09:41

L’année 2018 a commencé en force dans le marché immobilier, surtout dans le secteur de la copropriété. En ce qui concerne celui de l’unifamiliale, des hausses de ventes marquées avaient été observées en 2016 et 2017. Ainsi, les stocks de propriétés invendues ont diminué ce qui limite le potentiel de croissance en 2018.

La copropriété

Après quelques années difficiles dans ce secteur, les ventes de copropriétés ont bondi au cours des 5 premiers mois de 2018 selon les données colligées par JLR à partir du Registre foncier du Québec. Au cours de cette période, 11 861 copropriétés ont été vendues, ce qui représente une croissance de 9% relativement à la même période l’année dernière. Toutefois, les hausses pourraient être plus modérées au cours des prochains mois. Déjà, pour les 18 premiers jours de juin, le nombre de ventes a augmenté de 4% par rapport à la même période en 2017, ce qui est largement en dessous de la tendance des 5 premiers mois de l’année.

Ces résultats préliminaires laissent présager un affaiblissement de la progression. En fait, la croissance des ventes a permis d’écouler une part importante des unités qui étaient à vendre. Ainsi, le potentiel de croissance est amoindri. Selon les données publiées par la FCIQ, il y avait 16 041 inscriptions en vigueur entre janvier et mai 2018 dans le secteur des copropriétés. Ce chiffre représente un recul de 14% relativement à l’année dernière.

Le marché se resserre ce qui devrait stimuler les hausses de prix qui, pour l’instant, demeurent très modestes. Actuellement, la croissance du prix médian au cours des 12 derniers mois a atteint seulement 2%, soit environ l’inflation. Cependant, si le marché continue de se raffermir des gains plus importants pourraient être observés.

La maison unifamiliale

Entre janvier et mai 2018, 26 768 unifamiliales ont été transigées dans la province, un nombre qui surpasse de 2% le total de l’année dernière. Les ventes dans le secteur de l’unifamiliale sont en progression depuis le creux atteint au début de 2015. La vitesse de croissance a cependant ralenti maintenant qu’une part importante de l’inventaire de propriétés invendues a trouvé preneur. Ainsi, la FCIQ comptabilisait 57 946 copropriétés à vendre en mai 2015, puis seulement 45 420 en mai 2018.

La baisse majeure du nombre de propriétés à vendre sur le marché a d’ailleurs permis au prix médian de croître lors de la dernière année. Celui-ci a atteint 245 000$ au cours des 12 derniers mois dans l’ensemble du Québec ce qui représente une hausse de 4%.

Montréal et les régions

Même si les tendances des derniers mois montrent un marché dynamique, il faut rester prudent dans les conclusions concernant l’ensemble de la province. Au début de la reprise, les ventes ont grimpé presque exclusivement dans la région de Montréal. Depuis peu, la reprise semble s’étendre à une majorité de régions, mais l’état du marché varie grandement d’un endroit à l’autre.

Est-ce que la tendance se poursuivra ?

La vigueur de l’économie québécoise, le bas taux de chômage et l’immigration soutiennent actuellement la demande de logements et permettent la croissance des ventes et des prix.

Le facteur le plus susceptible de ralentir l’expansion demeure les taux d’intérêt. La Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine continuent de procéder à des relèvements de leur taux directeur et les taux d'intérêt sur les obligations canadiennes à long terme sont en croissance (même s'ils ont reculé récemment). Or, plus les taux d’intérêt hypothécaires grimperont, plus la capacité d’achat des ménages sera réduite. La Banque du Canada pourrait d’ailleurs porter son taux directeur à 1,5% dès juillet.

Pour l’instant, le marché immobilier demeure robuste au Québec malgré les trois hausses du taux directeur depuis juillet 2017 et les derniers resserrements hypothécaires. En revanche, les prochaines augmentations des taux d'intérêt pourraient se faire sentir davantage.

Sinon, la montée du protectionniste continue d'être inquiétante et pourrait miner la croissance de l’économie québécoise et donc du marché immobilier. À une échelle régionale, les tarifs douaniers américains, de 10% sur l’aluminium par exemple, pourraient faire mal à certaines régions où cette industrie est présente.

Finalement, le marché immobilier reste vigoureux, mais plusieurs facteurs pourraient limiter la croissance vers la fin de 2018 et en 2019. La renégociation de l’accord de libre-échange avec les États-Unis demeure à surveiller…

Pour plus de détails sur votre région, vous pouvez consulter le radar immobilier de JLR.

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Me suivre sur Twitter : @JFontaineJLR

À propos de ce blogue

Économiste chez JLR Solutions foncières, Joanie Fontaine analyse le marché immobilier et ses différentes composantes. Titulaire d’une maîtrise en économie, elle réalise des études statistiques à partir de la base de données de JLR comptant plus de 6,5 millions de transactions, en plus des rôles d’évaluation municipale, des permis de construction et des recensements de Statistique Canada. JLR est la seule entreprise au Québec à disposer de l’historique de toutes les transactions immobilières réalisées depuis 1986.www.jlr.ca

Joanie Fontaine