Immobilier: portrait du marché des maisons unifamiliales dans votre MRC

Publié le 23/07/2015 à 15:50

Immobilier: portrait du marché des maisons unifamiliales dans votre MRC

Publié le 23/07/2015 à 15:50

On parle souvent des statistiques immobilières du Québec et des grandes villes, mais vous aimeriez sans doute connaître les chiffres plus spécifiques à votre région. Cette revue du marché québécois de l’unifamiliale dégage les tendances régionales des six premiers mois de l’année. Une période d’évaluation plus large permet d’analyser de plus petits territoires et de fournir de l’information sur des secteurs moins souvent abordés sur le plan statistique, comme les municipalités régionales de comté (MRC) et les territoires équivalents (TÉ). Cela permet de diviser le Québec en 98 zones. Consultez la carte interactive ci-dessous pour visualiser l'ensemble des MRC (vue plein écran):

Les ventes plus difficiles au nord-est de la province

En comparant les données colligées au Registre foncier par JLR (incluant les ventes par courtier, entre particuliers et les constructions neuves) de la première moitié de l’année aux données de la même période en 2014, il est possible de constater certaines tendances portant sur les ventes d'unifamiliales au sein des MRC. On note des baisses de ventes particulièrement marquées dans les MRC du nord-est de la province, à l’exception de La Mitis, où les ventes ont progressé de 14% par rapport au premier semestre de 2014.

En fait, le nord-est de la province est traditionnellement plus dépendant du secteur primaire et des ressources naturelles que le reste du Québec. Or, le secteur des matières premières a connu de meilleures années. La tendance générale est plutôt à la baisse de prix pour la plupart des matières premières (article à lire). Cela pourrait partiellement expliquer la faiblesse des ventes dans ces régions. L’économie peut être touchée par ces baisses de prix qui nuisent à l’industrie minière et peuvent mener parfois à la fermeture de certaines usines. (article à lire)

Il faut cependant demeurer prudent avec les résultats par MRC, car le nombre de transactions est souvent faible, ce qui laisse place à davantage de fluctuations aléatoires. Néanmoins, certaines MRC et TÉ se distinguent par la variation négative ou positive du nombre de ventes.

Top 5 des plus grandes augmentations de ventes dans les MRC

1- Acton ; 102 ventes ; 59 % (variation 1 an)

2- Pontiac ; 80 ventes ; 40 % (variation 1 an)

3- Lotbinière ; 247 ventes ; 39 % (variation 1 an)

4- Les Jardins-de-Napierville ; 154 ventes ; 31 % (variation 1 an)

5- Nord-du-Québec ; 83 ventes ; 22 % (variation 1 an)

Top 5 des plus grandes baisses de ventes dans les MRC

1- L’Islet ; 71 ventes ; -24 %

2- Le Rocher-Percé ; 46 ventes ; -26 %

3- Bonaventure ; 45 ventes ; -33 %

4- La Haute-Gaspésie ; 45 ventes ; -34 %

5- Charlevoix-Est ; 53 ventes ; -35 %

Quel est le prix de vente?

Il est largement connu que Montréal et ses alentours sont plus chers que le reste du Québec. Les prix s’élèvent également près de Québec et de Gatineau. Il en demeure intéressant de voir les particularités de chaque coin du Québec. La carte en-tête permet d’observer les prix médians au premier trimestre de 2015 dans l’ensemble du Québec selon les MRC et les TÉ.

Top 5 des prix médians les plus élevés dans les MRC

1- Montréal ; 394 750 $

2- Laval ; 310 000 $

3- Longueuil ; 310 000 $

4- Thérèse-De Blainville ; 283 500 $

5- La Vallée-du-Richelieu ; 282 500 $

Top 5 des prix médians les plus bas dans les MRC

1- Témiscouata ; 85 875 $

2- Les Etchemins ; 81 500 $

3- La Haute-Gaspésie ; 80 000 $

4- Les Basques ; 78 750 $

5- La Haute-Côte-Nord ; 77 500 $

Les MRC qui ont vu leurs prix médians chuter

Il semble que plusieurs MRC des régions de Chaudière-Appalaches et de la Capitale-Nationale (excluant Québec, Lévis et Robert-Cliche) aient subi un premier semestre difficile avec un prix médian nettement plus bas que l’année dernière. Cependant, le faible nombre de transactions peut créer des variations aléatoires importantes.

Que conclure?

Il est ardu d’établir des tendances régionales, mais l’analyse permet de mettre en évidence l’hétérogénéité du marché immobilier québécois. La réalité d’un propriétaire montréalais n’a rien à voir avec celle d’un propriétaire dans un village nordique. Les propriétés, le coût de l’espace et la situation économique sont complètement différents.

Les mesures du marché immobilier québécois dans son ensemble sont toujours pertinentes pour obtenir un portrait global. Toutefois, pour une meilleure idée de la vigueur dU marché résidentiel dans une région, il faut s’attarder aux statistiques sur un marché plus précis. Même si les résultats augmentent alors en volatilité, diminuent en précision et ne peuvent représenter avec exactitude la hausse ou la baisse de valeur d’une propriété, ils permettent de mieux connaître l’activité du marché dans une région.

Pour les détails sur chaque MRC, consultez l’étude complète.

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À propos de ce blogue

Économiste chez JLR Solutions foncières, Joanie Fontaine analyse le marché immobilier et ses différentes composantes. Titulaire d’une maîtrise en économie, elle réalise des études statistiques à partir de la base de données de JLR comptant plus de 6,5 millions de transactions, en plus des rôles d’évaluation municipale, des permis de construction et des recensements de Statistique Canada. JLR est la seule entreprise au Québec à disposer de l’historique de toutes les transactions immobilières réalisées depuis 1986.www.jlr.ca

Joanie Fontaine