Immobilier: quels créanciers ont le moins de mauvais payeurs?

Publié le 25/04/2016 à 13:23

Immobilier: quels créanciers ont le moins de mauvais payeurs?

Publié le 25/04/2016 à 13:23

(Photo: Fotolia)

Les créanciers cherchent continuellement à améliorer leur chiffre d’affaires, mais surtout leur rentabilité. Pour ce faire, ils doivent non seulement attirer de nouveaux clients, mais également s’assurer que ceux-ci effectueront les remboursements dans les délais prescrits.

Certains bailleurs de fonds accepteront un risque de non-paiement plus grand en exigeant, en contrepartie, un taux d’intérêt élevé. Pour ceux-ci, le coût associé à un grand nombre de mauvaises créances doit être compensé par des taux d’intérêt plus élevés.

Selon l’Association des banquiers canadiens, en décembre 2015, 0,37% des prêts hypothécaires étaient en souffrance sur les 900 895 hypothèques en vigueur au Québec détenues par les grandes banques1, une hausse de 0,01 point de pourcentage par rapport à novembre 2014. La situation est nettement mieux que durant les années 1990 où le taux d’hypothèques en souffrance a parfois dépassé le 1%, mais si l'on réfère au début des années 2000, il s’agit d’une hausse. Toutefois, les résultats excluent le Mouvement Desjardins et les petites institutions, ce qui est une part de marché importante pour le Québec.

Afin de combler cette lacune, JLR a produit une étude incluant l’ensemble des créanciers. Selon les données provenant du Registre foncier, il y a eu 9 784 préavis d’exercice et 3 664 ventes sous contrôle de justice en 2015. Ces mauvaises créances sont à la hausse depuis 2 ans. Cet accroissement peut s’expliquer, entre autres, par des délais de revente au Québec historiquement longs, selon les données publiées par la Fédération des chambres immobilières.

Afin de comparer le niveau de mauvaises créances des institutions financières, le volume d’hypothèques du prêteur doit être considéré. Ainsi, le ratio de mauvaises créances calcule le nombre de préavis d’exercice ou de ventes par le créancier divisé par le nombre moyen d’hypothèques émis au cours de 5 dernières années par les institutions. Il faut être prudent dans l’interprétation des résultats puisqu’il ne s’agit pas de ratios de mauvaises créances par rapport au nombre d’hypothèques en cours des institutions, mais bien par rapport au nombre moyen d’émissions d’hypothèques.

Le Mouvement Desjardins se distingue par un faible ratio de mauvaises créances contrairement à la Banque Laurentienne et à la Banque Scotia, qui affichent des ratios au-dessus de la moyenne des 8 plus grandes institutions.

Source: JLR

Certains petits prêteurs ont des ratios de mauvaises créances similaires à ceux des plus grandes institutions. Cependant, d’autres se spécialisent davantage dans les prêts plus risqués. Par exemple, Home Trust s’affiche comme une solution de remplacement aux banques à charte puisqu’elle offre des prêts à une clientèle plus risquée en échange de taux d’intérêt plus haut. Ainsi, son ratio de préavis d’exercice atteint 13,8% et son pourcentage de ventes par le créancier 3,4%.

Pour plus de détails sur les créanciers non traditionnels, consultez l’étude de JLR «Mauvaises créances par prêteur hypothécaire».

Le total des mauvaises créances est influencé, entre autres, par les pertes d’emploi, les taux d’intérêt et les délais de revente. Toutes les institutions sont touchées par ces facteurs, par contre, la proportion de mauvaises créances change d’un prêteur à l’autre selon la stratégie de l’institution financière.

http://www.cba.ca/contents/files/statistics/stat_mortgage_db050_fr.pdf Les prêts des institutions suivantes sont inclus dans le calcul de la statistique : BMO Groupe financier, Banque CIBC, Banque HSBC Canada, Banque Nationale, Banque Royale du Canada, La Banque de Nouvelle-Écosse, Groupe Banque TD, Banque Canadienne de l’Ouest, Banque Manuvie et Banque Laurentienne. Les prêts sont considérés en souffrance après une période de 3 mois.

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À propos de ce blogue

Économiste chez JLR Solutions foncières, Joanie Fontaine analyse le marché immobilier et ses différentes composantes. Titulaire d’une maîtrise en économie, elle réalise des études statistiques à partir de la base de données de JLR comptant plus de 6,5 millions de transactions, en plus des rôles d’évaluation municipale, des permis de construction et des recensements de Statistique Canada. JLR est la seule entreprise au Québec à disposer de l’historique de toutes les transactions immobilières réalisées depuis 1986.www.jlr.ca

Joanie Fontaine