Bilan des mauvaises créances immobilières en mai

Publié le 05/06/2017 à 11:44

Bilan des mauvaises créances immobilières en mai

Publié le 05/06/2017 à 11:44

(Photo: 123rf.com)

Selon les actes publiés au Registre foncier et colligés par JLR, 733 préavis d’exercice ont été émis sur des immeubles au Québec ce qui constitue une baisse de 4% par rapport au même mois l’année dernière. Notons qu’il y a eu une diminution, malgré la présence d’un jour ouvrable supplémentaire en mai 2017 relativement à mai 2016.

Pour la période de janvier à mai 2017, le nombre de préavis d’exercice a fléchi de 13% comparativement aux 5 premiers mois de 2016. Ce dernier mois montre bien la poursuite de la tendance baissière. L’amélioration continue semble attribuable à une bonne vigueur de l’emploi.

Un préavis d’exercice est un acte pouvant être émis par un créancier à la suite d’un non-respect des engagements du débiteur (souvent un non-paiement). Cet acte avertit le propriétaire que le prêteur pourrait saisir la propriété après un certain délai si la situation n’est pas résolue.

À la suite de l’émission d’un préavis d’exercice, le créancier peut éventuellement saisir la propriété si aucune entente n’est conclue ce qui sera considéré comme un délaissement. Si un propriétaire remet librement les clés à son prêteur, cela constitue également un délaissement.

Évolution du nombre de préavis d’exercice et de délaissements

Source: JLR

Au total, 257 délaissements ont été compilés en mai 2017 ce qui représente une hausse de 6% par rapport à mai 2016.

D'un autre côté, la diminution des préavis d’exercice semble avoir contribué à la baisse du nombre de délaissements depuis le début de 2017. En ce sens, il y a eu 6% moins de délaissements depuis janvier 2017 qu’à la même période en 2016.

Sur 12 mois, par contre, la tendance demeure haussière puisque de fortes augmentations avaient été notées durant plusieurs mois du deuxième semestre de 2016. Les délaissements ont donc crû de 5% au cours des 12 derniers mois relativement aux 12 précédents.

À surveiller

L’un des facteurs qui influence le plus la capacité des ménages ayant des créances est probablement le marché de l’emploi. Plus le chômage est bas, plus il est facile pour les gens de se trouver un nouveau travail en cas de congédiement et donc de répondre à leurs engagements financiers.

Depuis plusieurs mois, l’emploi se porte très bien au Québec. En avril dernier, le taux de chômage était de 6,6%, ce qui implique une baisse de 0,8 point de pourcentage par rapport à avril 2016.

La facilité à revendre sa propriété en cas de problèmes financiers aide aussi à maintenir le nombre de mauvaises créances bas.

En ce sens, les ventes ont crû au cours des 4 premiers mois de l’année 2017 selon les données de ventes compilées par JLR. La Fédération des chambres immobilières du Québec note, pour sa part, une baisse des délais de revente pour les 4 premiers mois de l’année relativement à la même période en 2016 pour toutes les catégories de propriétés résidentielles (incluant les multiplex de maximum 5 logements). 

Détails par région administrative

Le calcul des mauvaises créances sur une période de 12 mois est privilégié à l’analyse mensuelle pour les tendances régionales puisque cela permet de mieux observer les variations advenant le cas qu’un faible nombre d’avis soit émis pour un mois dans une région.

Dans les régions du Centre-du-Québec, de l’Outaouais, de Laval et de la Montérégie, les délaissements et préavis d’exercice ont diminué de façon importante. En Côte-Nord, la situation est complètement inverse: les préavis d’exercices et les délaissements ont augmenté de 50%.

Pour plus de détails sur votre région, consultez le rapport « Tendances des mauvaises créances de mai 2017 — JLR ».

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À propos de ce blogue

Économiste chez JLR Solutions foncières, Joanie Fontaine analyse le marché immobilier et ses différentes composantes. Titulaire d’une maîtrise en économie, elle réalise des études statistiques à partir de la base de données de JLR comptant plus de 6,5 millions de transactions, en plus des rôles d’évaluation municipale, des permis de construction et des recensements de Statistique Canada. JLR est la seule entreprise au Québec à disposer de l’historique de toutes les transactions immobilières réalisées depuis 1986.www.jlr.ca

Joanie Fontaine