Est-ce que les maisons se vendent dans votre MRC? À quel prix?

Publié le 26/01/2016 à 11:00

Est-ce que les maisons se vendent dans votre MRC? À quel prix?

Publié le 26/01/2016 à 11:00

JLR et Fichier des limites cartographiques des divisions de recensement —, Recensement de 2011, produit no 92-163-X au catalogue de Statistique Canada

Dernièrement, j’ai fait le bilan annuel des ventes résidentielles au Québec, par contre lorsqu’on regarde de plus près, on note des écarts majeurs selon les régions. Afin de dégager les tendances par secteur, le bilan présenté dans cet article fait un tour des municipalités régionales de comté (MRC) et des territoires équivalents (TE). Ainsi, le Québec est divisé en 98 territoires. De ce nombre, seule la MRC de l’Île d’Orléans n’est pas présentée étant donnée le faible nombre de transactions.

Moins de ventes dans les MRC du nord-est de la province

Le nord-est de la province semble particulièrement touché par des baisses de ventes. Parmi les régions administratives de la Côte-Nord, du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, seule la MRC de Maria-Chapdelaine n’a pas connu de diminution de ventes avec un nombre de transactions égal à celui de l’année dernière. Un facteur commun à ces trois régions est le vieillissement de la population. Selon le scénario de référence de projection de population de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), la population aura diminué dans ces 3 régions en 2036. La problématique associée à la démographie est commune à l’ensemble du Québec, cependant seulement quelques régions verront leur nombre d’habitants se réduire. Le déclin de population est déjà amorcé en Côte-Nord et en Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Quant au Saguenay-Lac-Saint-Jean, la diminution de la population est attendue en 2024. Toutefois, l’augmentation de l’âge moyen des habitants est déjà amorcée. Ce changement démographique peut expliquer partiellement le recul des ventes sur le marché immobilier puisqu'il implique un plus grand nombre de ménages vendeurs par rapport au nombre de ménages acheteurs. Néanmoins, d’autres phénomènes sont susceptibles d’expliquer le ralentissement du marché immobilier dans les régions plus éloignées comme les difficultés connues dans le secteur des matières premières. Pour le long terme, le vieillissement de la population sera à surveiller.

Il faut cependant demeurer prudent avec les résultats par MRC, puisque même s’ils permettent de déceler des tendances régionales, le nombre de transactions est souvent faible ce qui laisse place à davantage de fluctuations aléatoires.

Ce sont principalement des MRC au sud du Québec qui ont connu d’importantes hausses de ventes. Acton Vale a connu une hausse marquée, toutefois il faut considérer qu’il y avait eu une baisse notable en 2014 et que le nombre de ventes est maintenant similaire à celui de 2013 et 2012.

Top 5 des plus grandes augmentations de ventes d’unifamiliales
(MRC ; Nombre de ventes ; Variation sur 1 an)

  • Acton; 181; 41 %
  • Les Jardins-de-Napierville; 281; 19 %
  • Lotbinière; 439; 14 %
  • Montréal; 5363; 12 %
  • Montcalm; 868; 10 %

Top 5 des plus grandes baisses de ventes d’unifamiliales
(MRC ; Nombre de ventes ; Variation sur 1 an)

  • Les Basques; 90; -37 %
  • La Haute-Gaspésie; 87; -29 %
  • Le Rocher-Percé; 95; -29 %
  • Charlevoix-Est; 104; -27 %
  • Bonaventure; 108; -24 %

Les transactions colligées par JLR comprennent toutes les ventes enregistrées au Registre foncier, soit celles effectuées par l’entremise d’un courtier, entre particuliers et les constructions neuves.

Le prix de vente médian

Bien entendu, les prix de vente tendent à être plus élevés près des grands centres urbains. La carte en-tête permet d’observer les prix médians de 2015 dans l’ensemble du Québec selon les MRC et les TE.

Top 5 des plus chères :
(MRC ; Prix médian)

  • Montréal; 405 000 $
  • Longueuil; 312 000 $
  • Laval; 309 900 $
  • Thérèse-De Blainville; 286 500 $
  • La Vallée-du-Richelieu; 285 000 $

Top 5 des MRC les moins chères :
(MRC ; Prix médian)

  • Les Etchemins; 69 000 $
  • Témiscouata; 75 000 $
  • La Haute-Gaspésie; 80 000 $
  • Les Basques; 84 750 $
  • L’Islet; 89 000 $

Pour connaître, les variations de prix par MRC et les résultats pour une autre MRC, vous pouvez consulter la carte interactive présentée plus haut et l’étude complète.

Les grandes tendances

L’analyse par MRC permet de constater que le marché immobilier est local et hétérogène. Le type de propriétés, le cout de l’espace et la vigueur économique sont très différents selon la région du Québec. Cette année, les ventes d’unifamiliales à Montréal ont rebondi, par contre, le marché est demeuré difficile dans plusieurs régions du Québec. Bref, l’analyse par région permet de voir les particularités de chaque région, le faible nombre de ventes laisse place à beaucoup de volatilité dans les statistiques.

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À propos de ce blogue

Économiste chez JLR Solutions foncières, Joanie Fontaine analyse le marché immobilier et ses différentes composantes. Titulaire d’une maîtrise en économie, elle réalise des études statistiques à partir de la base de données de JLR comptant plus de 6,5 millions de transactions, en plus des rôles d’évaluation municipale, des permis de construction et des recensements de Statistique Canada. JLR est la seule entreprise au Québec à disposer de l’historique de toutes les transactions immobilières réalisées depuis 1986.www.jlr.ca

Joanie Fontaine