Il est vrai que l'école privée contribue à une certaine différenciation des groupes sociaux, mais les auteurs de l'étude ne semblent pas s'en formaliser. Selon eux, «une hausse substantielle des frais de scolarité aurait l'effet d'un tsunami sur le clivage sociologique entre la composition des ménages dont les enfants fréquentent le secteur public et le secteur privé, réduisant pratiquement ce dernier à une clientèle de ménages particulièrement nantis et éliminant de facto la présence d'enfants en provenance de la classe moyenne».
Ainsi, les écoles privées qui continueraient d'exister se retrouveraient avec une petite élite d'enfants provenant seulement des familles les plus nanties. Ils auraient moins d'occasions de fraterniser avec des jeunes de la classe moyenne.
Autre effet négatif, un exode le moindrement important d'enfants du privé vers le public accroîtrait la clientèle des écoles financées entièrement par l'État. Pire, celui-ci devrait acquérir un certain nombre d'écoles privées pour accueillir cette nouvelle clientèle.
Le gouvernement a-t-il fait une étude coûts-bénéfices d'une telle hypothèse ? Malheureusement, l'histoire nous enseigne que des décisions gouvernementales négligent parfois des facteurs importants dans le but de justifier une décision politique. C'est ainsi que les coûts des garderies, de l'assurance médicaments et de l'assurance parentale ont explosé après leur mise en oeuvre.
Voilà pourquoi le gouvernement libéral doit oublier cette fausse bonne idée, que tous les gouvernements péquistes n'ont jamais craint d'écarter.