Réduire le financement des écoles privées serait une bêtise

Offert par Les Affaires


Édition du 04 Octobre 2014

Réduire le financement des écoles privées serait une bêtise

Offert par Les Affaires


Édition du 04 Octobre 2014

Clivage sociologique accru

Il est vrai que l'école privée contribue à une certaine différenciation des groupes sociaux, mais les auteurs de l'étude ne semblent pas s'en formaliser. Selon eux, «une hausse substantielle des frais de scolarité aurait l'effet d'un tsunami sur le clivage sociologique entre la composition des ménages dont les enfants fréquentent le secteur public et le secteur privé, réduisant pratiquement ce dernier à une clientèle de ménages particulièrement nantis et éliminant de facto la présence d'enfants en provenance de la classe moyenne».

Ainsi, les écoles privées qui continueraient d'exister se retrouveraient avec une petite élite d'enfants provenant seulement des familles les plus nanties. Ils auraient moins d'occasions de fraterniser avec des jeunes de la classe moyenne.

Autre effet négatif, un exode le moindrement important d'enfants du privé vers le public accroîtrait la clientèle des écoles financées entièrement par l'État. Pire, celui-ci devrait acquérir un certain nombre d'écoles privées pour accueillir cette nouvelle clientèle.

Le gouvernement a-t-il fait une étude coûts-bénéfices d'une telle hypothèse ? Malheureusement, l'histoire nous enseigne que des décisions gouvernementales négligent parfois des facteurs importants dans le but de justifier une décision politique. C'est ainsi que les coûts des garderies, de l'assurance médicaments et de l'assurance parentale ont explosé après leur mise en oeuvre.

Voilà pourquoi le gouvernement libéral doit oublier cette fausse bonne idée, que tous les gouvernements péquistes n'ont jamais craint d'écarter.

À propos de ce blogue

Tour à tour rédacteur en chef et éditeur du journal Les Affaires pendant quelque 25 ans, Jean-Paul Gagné en est l’éditeur émérite depuis 2007. En plus de publier un commentaire hebdomadaire dans le journal et de tenir un blogue dans LesAffaires.com, il participe à l’organisation d’événements et représente le journal dans les milieux d’affaires. Il est aussi appelé à commenter l’actualité dans d’autres médias et à prononcer des conférences. Jean-Paul Gagné a consacré sa vie professionnelle au journalisme économique. Avant son entrée aux journal Les Affaires, qu’il a contribué à relancer pour en faire la principale publication économique du Québec, il a passé une douzaine d’années au quotidien Le Soleil, où il était journaliste économique et cadre à la rédaction. Jean-Paul Gagné est diplômé en économie et en administration. Il a reçu de nombreuses marques de reconnaissance, dont les prix Hermès et Gloire de l’Escolle de l’Université Laval, le prix Carrière en journalisme économique de la Caisse de dépôt et placement et Merrill Lynch et le Prix du livre d’affaires remis par Coop HEC Montréal et PricewaterhouseCoopers. Il siège au conseil d’administration d’organismes sans but lucratif.

Jean-Paul Gagné

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