PKP, un grand gestionnaire? Le bilan est inégal

Offert par Les Affaires


Édition du 11 Avril 2015

PKP, un grand gestionnaire? Le bilan est inégal

Offert par Les Affaires


Édition du 11 Avril 2015

Faillite de Quebecor World et guerre des hebdos

La filiale Quebecor World, qui fut l'un des principaux imprimeurs nord-américains à la suite de plusieurs acquisitions, a terminé son aventure devant une cour de faillite en 2009.

Quebecor World était alors très endettée, aux prises avec un excès de capacité de production et des ateliers peu efficaces. PKP aurait-il pu éviter sa déconfiture ? Constatons simplement que ses principaux concurrents ont survécu.

Revenons au Canada. Jusqu'à ce que Québecor, alors dirigée par PKP, s'aventure à lancer des hebdomadaires dans les marchés dominés par Transcontinental (éditeur de Les Affaires) il y a environ cinq ans et que cette stratégie fasse s'effondrer les prix de la publicité dans ces marchés, chaque groupe de presse tirait assez bien son épingle du jeu. Cette guerre fut si catastrophique que Québecor a dû rendre les armes et vendre ses publications à sa rivale, une transaction qui a été conclue en 2014.

La bouée de la Caisse de dépôt

Aujourd'hui, Québecor a peu à voir avec la société dont a hérité PKP. Elle possède toujours les quotidiens de Montréal et de Québec, mais surtout, elle contrôle le Groupe Vidéotron, acquis grâce à un appui financier déterminant de la Caisse de dépôt et placement du Québec. PKP partage le succès de Vidéotron avec Robert Dépatie, qui a été le chef de la direction pendant une dizaine d'années.

La question qui tue : que serait Québecor sans l'acquisition de Vidéotron, qui contrôlait déjà le Groupe TVA, et après la faillite spectaculaire de Quebecor World ? Les avis sont très partagés, mais il est sûr que Québecor serait une entreprise tout autre et beaucoup plus petite. Après avoir été vue comme un imprimeur et un éditeur de journaux, Québecor est devenue une société de communications (câblodistribution, télédiffusion, médias, divertissement).

PKP a été béni des dieux. Né avec une cuillère d'argent dans la bouche et désigné par son père pour diriger l'empire familial, il a été choisi par l'État en 2000 pour assurer la destinée de Vidéotron et de TVA. Les bonzes du PQ sont maintenant prêts à lui confier les rênes de leur parti.

Si les militants péquistes l'élisent à la tête du parti, PKP devra régler un enjeu majeur : l'incompatibilité d'être à la fois chef du PQ et prétendant au poste de premier ministre, et propriétaire d'un empire de presse.

J'aime

L'historique camp minier Horne, qui a été le moteur économique de Rouyn-Noranda de 1927 à 1976, pourrait renaître. Tel est l'objectif de Falco, une petite minière dont Osisko Gold Royalties détient 11 % des parts. Falco compte exploiter un gisement polymétallique. Le président du conseil est Sean Roosen, qui a dirigé le développement, au coût de 1 G$, de la mine Canadian Malartic. Falco est dirigée par Luc Lessard, un autre pilier de la mine de Malartic.

Je n'aime pas

Target Canada a utilisé la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies pour régler sa liquidation. C'est un détournement de l'objectif de cette loi, qui est de permettre à une société en difficulté de se restructurer pour relancer ses activités. Le géant américain devrait assumer les engagements financiers de sa filiale.

À propos de ce blogue

Tour à tour rédacteur en chef et éditeur du journal Les Affaires pendant quelque 25 ans, Jean-Paul Gagné en est l’éditeur émérite depuis 2007. En plus de publier un commentaire hebdomadaire dans le journal et de tenir un blogue dans LesAffaires.com, il participe à l’organisation d’événements et représente le journal dans les milieux d’affaires. Il est aussi appelé à commenter l’actualité dans d’autres médias et à prononcer des conférences. Jean-Paul Gagné a consacré sa vie professionnelle au journalisme économique. Avant son entrée aux journal Les Affaires, qu’il a contribué à relancer pour en faire la principale publication économique du Québec, il a passé une douzaine d’années au quotidien Le Soleil, où il était journaliste économique et cadre à la rédaction. Jean-Paul Gagné est diplômé en économie et en administration. Il a reçu de nombreuses marques de reconnaissance, dont les prix Hermès et Gloire de l’Escolle de l’Université Laval, le prix Carrière en journalisme économique de la Caisse de dépôt et placement et Merrill Lynch et le Prix du livre d’affaires remis par Coop HEC Montréal et PricewaterhouseCoopers. Il siège au conseil d’administration d’organismes sans but lucratif.

Jean-Paul Gagné

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