Le coût excessif du bois fait perdre beaucoup d'emplois et de taxes

Offert par Les Affaires


Édition du 07 Février 2015

Le coût excessif du bois fait perdre beaucoup d'emplois et de taxes

Offert par Les Affaires


Édition du 07 Février 2015

Aux dernières nouvelles, il semble que le gouvernement a reconnu que notre industrie forestière supporte des coûts d'approvisionnement excessifs et qu'il lui consentira des assouplissements dans la gestion des programmes de récolte du bois; toutefois, c'est loin d'être suffisant. Les conditions d'exploitation actuelles nuisent à la compétitivité de nos entreprises, qui est beaucoup plus faible que celles des firmes des autres provinces et des États-Unis, coûtent des milliers d'emplois et font perdre beaucoup d'argent à l'État.

Un régime qui n'est pas concurrentiel

Nos députés ont tous applaudi lorsque le nouveau régime forestier du Québec a été mis en place en avril 2013, mais le gouvernement reconnaît maintenant que celui-ci a accru le coût du bois de 20 à 30 %, selon les régions.

Ce régime a institué un régime d'enchères pour l'attribution des droits de coupe, ce qui n'est pas une aberration en soi. En effet, ce système, qui est fondé sur des règles de marché, répondait au lobby de l'industrie forestière des États-Unis, qui a toujours prétendu que le coût du bois provenant des forêts publiques du Québec, de l'Ontario, de la Colombie-Britannique et de l'Alberta constituait une concurrence déloyale.

Par contre, la planification des programmes de coupe et la gestion des activités connexes par les fonctionnaires ne se font pas d'une façon optimale pour l'industrie. De plus, le fait que le régime d'enchères soit géré avec des prix minimums non connus des entreprises et qui sont parfois trop élevés pour des zones posant des difficultés d'exploitation (bois trop clairsemé, pentes abruptes, arbres endommagés par la tordeuse des bourgeons, etc.) contribue à sous-exploiter la forêt en vertu des possibilités que détermine le Forestier en chef, en s'appuyant sur le développement durable. Résultat : des zones ne trouvent pas preneurs et ne sont pas exploitées. C'est notamment le cas sur la Côte-Nord, où sévit la tordeuse des bourgeons de l'épinette.

Selon le Forestier en chef, 30 millions de mètres cubes (Mm3) de bois n'ont pas été coupés de 2008 à 2013, mais auraient pu l'être.

À propos de ce blogue

Tour à tour rédacteur en chef et éditeur du journal Les Affaires pendant quelque 25 ans, Jean-Paul Gagné en est l’éditeur émérite depuis 2007. En plus de publier un commentaire hebdomadaire dans le journal et de tenir un blogue dans LesAffaires.com, il participe à l’organisation d’événements et représente le journal dans les milieux d’affaires. Il est aussi appelé à commenter l’actualité dans d’autres médias et à prononcer des conférences. Jean-Paul Gagné a consacré sa vie professionnelle au journalisme économique. Avant son entrée aux journal Les Affaires, qu’il a contribué à relancer pour en faire la principale publication économique du Québec, il a passé une douzaine d’années au quotidien Le Soleil, où il était journaliste économique et cadre à la rédaction. Jean-Paul Gagné est diplômé en économie et en administration. Il a reçu de nombreuses marques de reconnaissance, dont les prix Hermès et Gloire de l’Escolle de l’Université Laval, le prix Carrière en journalisme économique de la Caisse de dépôt et placement et Merrill Lynch et le Prix du livre d’affaires remis par Coop HEC Montréal et PricewaterhouseCoopers. Il siège au conseil d’administration d’organismes sans but lucratif.

Jean-Paul Gagné

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