Le gouvernement Marois vient de prendre un risque important en s'engageant à investir jusqu'à 85 M$ dans un projet de développement d'une industrie des hydroliennes au Québec. Coût total du projet : environ 130 M$.
Toutefois, le projet comporte encore bien des incertitudes, ce qui veut dire que Québec pourrait s'en retirer en cours de route ou même que les contribuables pourraient devoir éponger une facture élevée.
Voici les principaux aspects de ce projet :
1. Son promoteur est RER Hydro, une ex-filiale de la firme de génie-conseil RSW, maintenant propriété d'AECOM. RER est dirigée par Imad Hamad, autrefois directeur du programme des hydroliennes chez RSW. Québec possède un intérêt dans RER.
2. RER détient 100 % des droits sur la technologie. Un prototype a été installé dans le fleuve en face de Saint-Lambert, à proximité du pont de la Concorde, en 2010. Cette hydrolienne a déjà fonctionné pendant plus de 28 000 heures sans défaillance, un record mondial. La première phase a bénéficié d'une aide de 3 M$ du gouvernement du Québec et d'une autre de 2,8 M$ du fédéral. Ce dernier subventionnera aussi la deuxième phase.
3. Hydro-Québec (HQ) participe au projet de deux façons. Sa filiale TM4, qui a bénéficié d'un transfert d'une technologie européenne grâce à RER, fournira des sous-ensembles pour les alternateurs des hydroliennes. HQ achètera l'électricité produite par RER.
4. Le projet a été annoncé par la première ministre Pauline Marois, qui était accompagnée des ministres Martine Ouellet (Ressources naturelles) et Yves-François Blanchet (Environnement), ce qui accentue le caractère politique du projet.
5. Une nouvelle entité juridique sera créée pour la gestion des prochaines phases du projet. La phase 2, dont le coût total est estimé à 51,5 M$, a pour objectif de produire six hydroliennes de deuxième génération. Québec y contribuera pour 25 M$ sous forme d'actions et de prêts, mais on ne sait pas quel sera son intérêt en pourcentage du capital-actions.
6. La troisième étape sera entreprise en 2016. On prévoit alors fabriquer 40 hydroliennes, qui serviront de «parc de démonstration». Cette phase coûtera 81 M$, dont 60 M$ seront des «prêts à redevances» accordés par le gouvernement.
7. Boeing a obtenu les droits de commercialisation des hydroliennes, mais elle n'est pas actionnaire. Elle fournira aussi de l'expertise pour «la gestion du programme, l'ingénierie, la fabrication et l'approvisionnement».
8. RER est l'actionnaire principal du projet, mais ce sont les contribuables québécois qui investissent le plus et qui, conséquemment, prennent le plus de risques. RER et le gouvernement du Québec se sont engagés à ce que le contrôle de la nouvelle entité reste entre des mains québécoises.
Climat économique défavorable
Le gouvernement Marois, qui est victime d'un ralentissement de l'économie, croit justifié de puiser abondamment dans les poches des contribuables pour faire démarrer des projets. On l'a constaté récemment lors d'annonces d'investissements de la part de concepteurs de jeux vidéo à Montréal.
Le fait que RER s'est installée dans le parc industriel de Bécancour, où la centrale nucléaire de Gentilly-2 a été arrêtée, est un autre facteur qui a pu amener le gouvernement à investir massivement dans ce projet. La phase 2 procurera 15 emplois à l'usine de Bécancour et 10 autres dans la région de Montréal. Si la phase 3 est lancée, 50 travailleurs seront requis à l'usine et 40 emplois directs seront créés chez les fournisseurs.
Il existe plusieurs technologies d'hydroliennes, mais aucune n'a encore fait totalement ses preuves, tant sur le plan technique que sur celui du coût de revient de l'énergie produite. Toutefois, RER soutient que ses hydroliennes produiront leur énergie à un coût moindre que ne le font les éoliennes, dont le facteur d'utilisation, qui dépend du vent, est faible.
Conçues pour être placées dans des rivières, les hydroliennes de RER auront un facteur d'utilisation de l'ordre de 95 %, contrairement aux hydroliennes développées en Europe, qui visent les courants marins et les marées et dont le facteur d'utilisation est moindre.
Étant donné la somme importante investie par Québec dans ce projet, il faut espérer que RER réussira son pari de produire des hydroliennes de façon rentable.
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Le gouvernement du Québec déposera un projet de loi pour protéger les fonctionnaires qui dénonceront les malversations dont ils sont témoins dans la fonction publique et les assurer qu'ils pourront le faire en toute confidentialité. Il existe déjà de telles lois en Alberta et au sein du gouvernement fédéral. Il serait pertinent que cette protection soit étendue aux employés des sociétés d'État, des établissements de santé, des universités et des municipalités.
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Le Canada perd sans cesse du terrain dans l'industrie touristique, l'une des plus importantes du monde avec une croissance de 4 % par année depuis 12 ans, selon Deloitte. Le Canada se classait au 18e rang mondial concernant le nombre de visiteurs étrangers en 2011, alors qu'il occupait le 2e rang en 1970 et le 10e en 1990. Depuis 2000, le nombre de voyageurs étrangers au Canada a chuté de 20 %. Cette industrie contribue pour 2 % au PIB canadien et verse 22,7 G$ en recettes fiscales. Ottawa pourrait faire mieux en réduisant les frais exigés des aéroports et en accélérant l'émission des visas. Pour leur part, nos entreprises doivent innover et investir dans leurs produits et dans la formation de leur personnel.