RIM et son nouveau PDG: encore des doutes

Publié le 23/01/2012 à 01:35, mis à jour le 24/01/2012 à 12:08

RIM et son nouveau PDG: encore des doutes

Publié le 23/01/2012 à 01:35, mis à jour le 24/01/2012 à 12:08

Thorsten Heins, le nouveau chef de la direction de RIM. Photo : Bloomberg.

BLOGUE. RIM a enfin une nouvelle direction. Thorsten Heins est-il l'homme qui remettra le géant canadien des technologies sur les rails? Les tout premiers indices ne sont pas particulièrement encourageants.

Après des mois de demandes répétées en ce sens de divers investisseurs, les cochefs de la direction de Research in Motion, Mike Lazaridis et Jim Balsillie ont finalement « décidé » de « passer le relais à quelqu'un d'autre ». Clairement, sous leur règne, l'entreprise s'enfonçait et ne semblait pas trouver de bouée à laquelle s'accrocher pour remonter à la surface.

L'ennui, c'est que les gens qui réclamaient leur départ voulaient du changement. Et il est loin d'être sûr que M. Heins incarne le changement.

D'abord, M. Heins est un candidat provenant de l'interne. Il était depuis août dernier l'un des deux chefs des opérations de l'entreprise et il était arrivé chez RIM en décembre 2007 à titre de vice-président exécutif à l'ingénierie matérielle (Hardware Engineering).

Ce seul point a de quoi inquiéter, puisque cela signifie que c'est sous sa gouverne qu'ont été développés les plus récents appareils BlackBerry ainsi que la tablette Playbook, des appareils qui n'ont rien bouleversé au point de vue matériel, bien au contraire.

Deuxièmement, il n'est pas tellement rassurant de lire que M. Heins, dans des entrevues accordées dimanche, promettait de poursuivre la stratégie de ses prédécesseurs et misait sur BlackBerry 10, la future version du système d'exploitation de l'entreprise qui n'est pas attendue avant la fin de l'année, pour relancer RIM.

Certes, les démonstrations de BlackBerry 10 faites jusqu'à présent ont montré un produit correct et apte à rivaliser avec ce qui est actuellement offert sur le marché en termes de capacités. Le problème dans la phrase précédente est le mot « actuellement ». Qui sait où en seront rendus les rivaux quand BlackBerry 10 se pointera le bout du nez? Surtout, pourquoi les rattraperait-il s'il n'en fait pas plus qu'eux?

Sur son blogue corporatif, Research in Motion a rendu disponible une série d'extraits vidéo d'une « entrevue » avec son nouveau PDG.

La toute dernière phrase de l'extrait intitulé « À propos des cinq prochaines années », que vous pouvez écouter ci-dessous, a retenu mon attention. Je vous la traduis: 

« Nous allons avoir beaucoup de plaisir à entrer dans de nouveaux domaines, dans de nouvelles régions et à tenter de saisir ce que nous allons faire. »

Il faut d'abord voir un peu le ton un brin incertain sur lequel c'est dit. Outre cela, deux trucs m'agacent. Premièrement, il est assez évident que l'on n'aime pas entendre le nouveau PDG d'une entreprise dire qu'il va, en somme, essayer de comprendre quoi faire. On aimerait qu'il en ait déjà une bonne idée, ou du moins qu'il le fasse croire.

Deuxièmement, l'idée de s'implanter dans de nouvelles régions géographiques m'apparaît un peu défaitiste. Il y a certes un potentiel de croissance de ce côté pour RIM (j'en ai parlé ici), mais c'est une stratégie qui s'apparente davantage à sauver les meubles qu'à viser la maison du concurrent.

Bref, j'ai bien hâte de voir si M. Heins sera plus convaincant dans une conférence téléphonique prévue lundi matin. On s'en reparle en après-midi.

PLUS : Notre dossier spécial sur le changement de direction chez RIM

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