Surprise, les taux d’intérêt baissent!

Publié le 07/12/2018 à 16:28

Surprise, les taux d’intérêt baissent!

Publié le 07/12/2018 à 16:28

Un homme et une femme surpris devant un écran d'ordinateur.

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BLOGUE INVITÉ. Au cours du dernier mois, les taux d’intérêt des obligations gouvernementales canadiennes ont fortement chuté. Le taux 5 ans est passé de 2,47%, à moins de 2,0% au cours de la journée d’hier, soit le même niveau qu’en janvier 2018, et ce, malgré trois hausses du taux directeur durant la même période. Le taux 10 ans a subi des variations similaires.

De nombreuses raisons peuvent expliquer ce repli telles que l’anticipation d’une récession, des problèmes accrus au niveau du commerce mondial, la chute du prix du pétrole ou le changement de ton du Gouverneur de la Banque du Canada qui est soudainement beaucoup plus prudent quant à l’annonce d’une nouvelle hausse du taux directeur. Mais, peu importe les raisons, très peu d’intervenants anticipaient un tel repli. Les marchés ont le don de surprendre de façons répétitives et inattendues.

L’effet sur votre portefeuille

Les investisseurs qui ont décidé plus tôt cette année de réduire la durée de leur portefeuille obligataire en observant les taux monter graduellement ont donc été plus lourdement pénalisés au cours du dernier mois. Ceux qui ont réduit leur exposition en obligations pour augmenter la proportion de leur portefeuille en action ont été doublement frappés suite à la baisse généralisée des marchés d’actions.

Quant aux actions privilégiées canadiennes, une classe d’actif peu liquide et très sensible aux flux des investisseurs, elles ont été lourdement affectées par l’aversion au risque plus importante des investisseurs, le manque d’acheteur pour cette classe d’actif ainsi que la baisse des taux 5 ans. Plusieurs actions privilégiées ont baissé de plus de 20% récemment en réaction à ces changements.

Diversifier tout en gardant le cap

Bref, le dernier mois n’a pas été de tout repos, mais un investisseur qui n’a pas modifié radicalement l’exposition de son portefeuille en fonction de l’évolution des taux d’intérêt s’en est probablement mieux sorti que la moyenne. La diversification dans plusieurs classes d’actifs demeure cruciale, même en période de plus forte volatilité.

Essayez de « sortir » du marché au moment

Il est toujours possible de tenter de « sortir » au bon moment du marché. Ceux qui l’ont fait en septembre dernier sont maintenant bien contents. Mais ce sont souvent ces mêmes investisseurs qui sont aussi sortis du marché lors la chute du prix du pétrole en 2015, de l’annonce du Brexit ou de l’élection de Trump et qui s’en sont mordus les doigts pas la suite. Ceux qui ont le plus profité des bons rendements des dix dernières années sont probablement ceux qui sont restés investis sans essayer de prévoir les variations à court terme. Et, ce n’est pas une surprise, plusieurs études démontrent qu’il est préférable de rester investis à long terme plutôt que d’entrer et de sortir au gré de sa boule de cristal.

Posséder un portefeuille bien diversifié qui est adapté à sa tolérance au risque est encore, à mon avis, la meilleure façon de maximiser le potentiel de rendement de son portefeuille à long terme sans avoir à tenter de prévoir les variations à court terme des marchés.

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À propos de ce blogue

Ian Gascon est président de Placements Idema (www.idema.ca), un gestionnaire de portefeuille qui propose des solutions de placements personnalisées, à faible coût et utilisant des fonds négociés en bourse (FNB). «Les FNB démystifiés» est le premier blogue francophone dédié aux fonds négociés en bourse au Canada et Placements Idema est la première société au Canada à avoir lancé un service en ligne de gestion de portefeuille, maintenant mieux connu sous le terme «robot-conseiller».

Ian Gascon

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