Après les hedge funds, les fonds négociés en bourse (FNB) peuvent-ils être la prochaine mode?

Publié le 29/09/2014 à 15:35

Après les hedge funds, les fonds négociés en bourse (FNB) peuvent-ils être la prochaine mode?

Publié le 29/09/2014 à 15:35

BLOGUE. CALPERS, un des plus importants fonds de pension aux États-Unis vient d’annoncer qu’il abandonne les hedge funds à cause de leur complexité et de leur coût élevé. Les rendements n’ont pas été à la hauteur et on a soudainement l’impression que s’est une révélation.

Les investisseurs partout dans le monde sont confrontés aux talents de marketing exceptionnel des sociétés de placements et des grands courtiers. Armés de graphiques révélateurs et d’analyses en apparence très robustes, ils sont capables de convaincre même les investisseurs les plus sophistiqués d’adopter leurs nouvelles solutions.

Ces nouvelles solutions de placements sont souvent le reflet de stratégies qui auraient généré de bons rendements récemment ou depuis quelques années. Or, plus les investisseurs adoptent ces stratégies, plus les anomalies ciblées (ou la possibilité de faire des gains supérieurs aux marchés) s’estompent.

Ainsi, les hedge funds ont connu leurs heures de gloire à la fin des années 90 et au début des années 2000, mais depuis, la multiplication de l’offre et l’augmentation des actifs dans ce créneau, combiné à des frais élevés, a fait en sorte que collectivement les investisseurs dans les hedge funds n’ont pu obtenir les rendements espérés. C’était prévisible! Même Warren Buffett l’avait compris en 2008. Il a alors fait un pari de 1M$ selon lequel il pensait que le S&P 500 allait battre un fonds composé de plusieurs hedge funds sur une période de 10 ans (pour l’instant il mène).

La prochaine mode? J’entends parfois dire que les fonds négociés en bourse (FNB) sont une mode. Or, les FNB, tout comme les fonds communs de placement (FCP) ou les hedge funds, ne sont qu’un véhicule de placement, une structure légale permettant d’investir sur les marchés. Il faut donc comprendre ce qu’il y a à l’intérieur.

En général, ces 3 structures se différencient principalement par leurs frais. Typiquement, 2% plus 20% du rendement pour les hedge funds, 2% pour les FCP d’actions et 0,35% pour les FNB. L’autre élément différentiateur est le style de gestion, les hedge funds et la majorité des FCP étant associés à la gestion active. Or, la gestion active est, au mieux, un jeu à somme nulle (lire le billet FNB passif ou FNB à gestion active? pour plus d’informations). Si un investisseur réalise un meilleur rendement que le marché, il le fait aux dépens d’un autre investisseur. Ça ne peut être autrement. Lorsque l’on tient compte des frais, la gestion active devient un jeu à somme négative. Plus il y d’argent investi en gestion active, plus les investisseurs s’appauvrissent collectivement.

Avec la multiplication des gestionnaires actifs et les espérances de rendement plus faible liées au contexte économique actuel, les frais de gestion sont un obstacle de taille à surmonter avant de pouvoir générer des rendements supérieurs aux indices de marchés. C’est possible (et même probable dans certains cas), mais le choix du gestionnaire et de la stratégie devient d’autant plus important. Il est donc normal que, lorsqu’agrégés tous ensemble, les rendements des hedge funds et des FCP ne soient pas à la hauteur des attentes.

Le cas des FNB est plus nuancé. Les FNB sont reconnus pour leur gestion indicielle et la gestion indicielle ne peut être une mode, car elle reflète la pensée collectivement de tous les investisseurs. La gestion indicielle est-elle la meilleure façon d’investir pour autant? Pas nécessairement, ça dépend de plusieurs facteurs, mais principalement des règles de construction des indices.

Prétendre que la gestion indicielle est une mode, c’est prétendre qu’à long terme la valeur des actifs financiers ne convergera pas vers leur valeur intrinsèque. Toute stratégie différente qui serait adoptée par l’ensemble des investisseurs convergerait nécessairement vers la gestion indicielle.

La problématique liée à la gestion active s’applique aussi aux FNB actifs, mais du fait de leur frais moins élevés, l’obstacle pour générer des rendements supérieurs aux indices de marchés est plus facile à surmonter.

À propos de ce blogue

Ian Gascon est président de Placements Idema (www.idema.ca), une entreprise dynamique et innovatrice qui offre la première solution de conseils en placements en ligne indépendante, personnalisée et à faible coût. Une approche systématique à long terme combinée à l’utilisation de fonds négociés en bourse (FNB) permet d’offrir des portefeuilles adaptés tant pour les besoins des investisseurs autonomes que pour les investisseurs recherchant une gestion de portefeuille clés en main de type gestion privée. « Les FNB démystifiés » est le premier blogue francophone dédié aux fonds négociés en bourse au Canada. 

À propos de ce blogue

Ian Gascon est président de Placements Idema (www.idema.ca), un gestionnaire de portefeuille qui propose des solutions de placements personnalisées, à faible coût et utilisant des fonds négociés en bourse (FNB). «Les FNB démystifiés» est le premier blogue francophone dédié aux fonds négociés en bourse au Canada et Placements Idema est la première société au Canada à avoir lancé un service en ligne de gestion de portefeuille, maintenant mieux connu sous le terme «robot-conseiller».

Ian Gascon

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