Le salaire minimum en Ontario: de nouvelles règles

Publié le 25/06/2014 à 09:04

Le salaire minimum en Ontario: de nouvelles règles

Publié le 25/06/2014 à 09:04

Depuis le 1er juin, le salaire minimum en Ontario est porté à 11 $ l’heure. Le salaire minimum est le taux de salaire le plus bas qu’un employeur puisse accorder à ses employés. Une augmentation du salaire minimum est essentielle au maintien d’une économie saine et en particulier chez les travailleurs non syndiqués. Toutefois, une augmentation trop rapide a des effets sur l’activité économique de la province et le taux d’emploi.

Pourquoi être pour une augmentation annuelle du salaire minimum :

. Le maintien du revenu annuel des individus en accord avec l’indice des prix à la consommation devient un outil contre la pauvreté. L’Ontario évite de payer pour des transferts de fonds et des programmes de lutte contre la pauvreté permettant aux diverses instances gouvernementales de maximiser l’usage des fonds publics vers des projets à long terme dont payer la dette publique et l’amélioration des infrastructures;

. Ceci évite pour plusieurs une baisse du revenu disponible, maintenant ou augmentant leur pouvoir de consommation et leur pouvoir d’achats. Comme les individus au salaire minimum ont un revenu moindre, ils ont tendances à dépenser localement ce qui évite souvent les dépenses à l’extérieur de l’Ontario de sorte que l’argent reste au bénéfice de l’ensemble de la province. L’économie locale se développe en conséquence;

. Les individus et les entreprises veulent prévoir leurs revenus et dépenses futurs; une augmentation annuelle permet de mieux gérer efficacement le flux de trésorerie et le fonds de roulement. Le salaire minimum devient aussi un outil de négociation vers de meilleures conditions de travail sachant que ce taux est un prix plancher pour les salaires en Ontario.

Toutefois, cette augmentation ne se fait sans peines :

. Augmenter le salaire minimum décourage beaucoup de propriétaires de PME car leurs coûts de production augmentent souvent plus rapidement que leurs revenus, occasionnant une perte de profits;

. Comme les coûts de la main d’œuvre augmentent, les employeurs vont devenir encore plus exigeant sur la performance des travailleurs afin de maximiser le coût des ressources-humaines;

. Dans bien des cas, il y aura une baisse du nombre d’heures travaillées par les employés afin de maximiser chez les entreprises le cout de la ressource. L’employeur va maximiser le temps des travailleurs en fonction des revenus de l’entreprise. Les employés se voient alors dans l’obligation de travailler dans deux ou trois établissement afin de rencontrer un revenu minimum et de payer leurs obligations financières mensuelles;

. Les employeurs vont devenir plus exigeants auprès des qualifications des travailleurs, souvent demandant une expérience de travail et un minimum d’études, excluant beaucoup d’individus qui manquent un de ces deux éléments et par le fait même augmentant indirectement la pauvreté par suite d’un manque de travail ou d’heures travaillés. Comme il est difficile pour beaucoup d’étudiants de trouver une expérience dans leurs domaines d’études, plusieurs d’entre eux vont accepter des emplois dans d’autres secteurs de l’économie afin de payer pour leurs études et styles de vie. Ceci limite le nombre d’emplois disponibles pour ceux qui ne possèdent pas ces qualifications requises par l’employeur;

. Le salaire minimum doit stimuler la croissance économique et la création d’emplois. Si le salaire minimum représente plus de 40 % du taux salaire moyen des travailleurs, il devient objet de perte d’emplois et de création de chômage car il devient difficile de produite a des couts raisonnables. Il y aura fuite des emplois vers des lieux où les couts de production sont moindres. Ceci a été le cas avec les pays émergents dont la Chine et maintenant d’autres pays du Sud-Est asiatique.

À propos de ce blogue

Gilles LeVasseur est professeur de gestion et de droit à l’Université d’Ottawa depuis plus de 25 ans. De plus, il a enseigné dans sept autres universités canadiennes et à l’étranger (Chine et France). Ces cours sont rattachés au monde des affaires incluant les aspects juridiques, l’économie et la gestion des entreprises. Il est gradué de sept universités (Canada et Europe) et possède 12 titres professionnels en gestion, droit, santé, finance et gouvernance des entreprises incluant 5 Fellowships. Ayant publié 10 ouvrages et écrivant régulièrement dans les médias canadiens, Monsieur LeVasseur est conférencier pour plusieurs associations et entreprises à travers le Canada. Il a reçu plusieurs prix prestigieux dont tout récemment le Golden Jubilee Award de l’Institut canadien des conseillers en management certifiés et les deux médailles du jubilé de Sa Majesté (50e et 60e). Au cours de sa carrière, il a présidé plusieurs associations nationales et provinciales dont entre autre dans les domaines de la gouvernance, la gestoin et les coopératives.