R&D et innovation: le modèle allemand, l'union fait la force!

Publié le 07/10/2014 à 14:19

R&D et innovation: le modèle allemand, l'union fait la force!

Publié le 07/10/2014 à 14:19

Les autorités fédérales allemandes ont déposé, mi-juillet dernier, une stratégie de promotion de l'Espace Européen de Recherche (EER). Récipiendaires de cette proposition: les parlementaires allemands et les homologues de l'Union Européenne.

Les objectifs: renforcer la position allemande et communautaire dans la compétitivité internationale, en rivalisant avec les Tigres asiatiques et les États-Unis! Les axes stratégiques: regrouper les capacités de recherche des infrastructures des membres de l'Union, repérer les opportunités de recherche et de coopération communautaire, appuyer la mobilité des cerveaux créatifs et animer une constellation de pôles internationaux de recherche et d'innovation. Réseaux de prédilection : les communautés scientifiques du BRICS et de la Corée du Sud.

Le dispositif reposera sur l'adoption et la validation continue de feuilles de route nationale pour les États qui s'engageront dans la poursuite de cette stratégie. On privilégie le consentement et l'engagement à la coercition. Chaque État intéressé ira de ses capacités et de ses projets en cours ou à venir. Synergie des gouvernements et des institutions porteuses et leadership allemand!

 

Les six priorités

Les feuilles de route nationale seront élaborées autour de six grandes priorités:

1. Amélioration de l'efficacité des systèmes nationaux de recherche

Sont particulièrement visées les stratégies high-tech allemandes et communautaires et les potentiels d'innovation qui pourraient s'en dégager. Interdisciplinarité et positionnement des PME incubatrices d'innovation ouverte sont les piliers de cette priorité.

2. Renforcement de la coopération interne et internationale

La coopération transnationale s'appuiera sur des programmes conjoints et des initiatives courantes (Eureka Cost, Eurostars).Cette approche devra s'élargir dans des partenariats internationaux et assurer une visibilité et une diffusion internationale ciblée ("Faire et laisser savoir").

3. Décloisonnement du marché du travail pour les chercheurs

Allègement des procédures de mobilité des chercheurs entre États membres de l'Union: reconnaissance des équivalences, avantages sociaux, régimes de retraite, etc., valorisation des carrières scientifiques et repérage des bonnes candidatures européennes et internationales sont les boussoles de cette priorité.

4. Équité des genres et promotion du personnel féminin

Promotion des chances, égalité hommes-femmes et intégration des femmes dans les pôles de recherche (instituts, laboratoires...) et de gestion stratégique des programmes.

5. Amélioration du dispositif d'échange des informations scientifiques

Intensifier les synergies entre les communautés de chercheurs, les milieux industriels et la société civile. Intensifier l'Open Access (diffusion électronique de travaux scientifiques). Soutenir les organismes voués aux transferts de technologie. Adapter les cadres juridique et réglementaire sur la propriété intellectuelle et la protection des brevets aux exigences continues en matière de R&D et d'innovation.

6. Internationalisation accrue de l'Espace européen de recherche (EER)

Mutualisation des programmes de recherche allemands et d'autres partenaires européens avec des homologues internationaux. Parrainage de projets européens ou mixtes auprès de Horizon 2020.

 

Quoi conclure ?

Cette stratégie, conforme au modèle traditionnel allemand en matière de recherche scientifique et de promotion des innovations, se distingue notamment par la concertation accrue au sein de l'Union et l'internationalisation jugée essentielle des initiatives scientifiques et technologiques. Avantage concurrentiel oblige dans un monde en mutation technologique accélérée.

Dommage que l'Accord Canada-UE soit plutôt discret sur une problématique aussi déterminante pour la richesse des nations !