Leçons de croissance

Offert par Les Affaires


Édition du 22 Mars 2014

Leçons de croissance

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Édition du 22 Mars 2014

Il semble presque timide. Pas très grand, plutôt discret, il se fond dans la masse. Mais lorsqu'il prend la parole, il a cette fameuse capacité. Vous savez, celle de raconter une histoire qui vous captive, puis vous fait réfléchir.

C'est exactement ce qui s'est produit le jeudi 13 mars. Marc Dutil était l'invité du rendez-vous financier Les Affaires. «L'âge le plus dangereux en affaires, c'est lorsqu'on pense qu'on a réussi», a lancé d'entrée de jeu le président et chef de la direction du Groupe Canam, en citant Laurent Beaudoin de Bombardier.

En fait, «c'est l'âge où le déclin commence». Si on pense qu'on a réussi quand on a les moyens de s'acheter un chalet, trois automobiles... on se trompe, a-t-il raconté en substance.

Belle manière d'introduire le thème de la croissance qui est à l'honneur cette semaine avec le portrait de Richard Speer, président d'Attraction, une entreprise montréalaise qui fait sa marque dans le secteur du divertissement.

Croître, c'est bien. Gérer la croissance, c'est plus compliqué, dit Marc Dutil, qui est à la tête du plus grand fabricant nord-américain de composants métalliques, une industrie très cyclique. Quand tout va bien, en général, on a tendance à ne pas trop regarder à la dépense, raconte-t-il. S'il faut acheter pour 1 500 $ de balles de golf pour des clients lors d'un tournoi, on fait quoi ? C'est simple, on le fait.

Quand ça va mal, c'est une autre histoire. Si les employés réclament une formation de 1 500 $ pour parfaire leur anglais, tout d'un coup, c'est beaucoup moins simple. On hésite, et on songe sérieusement à refuser.

«On a décidé d'inverser notre réflexion face aux cycles pour mieux grandir», explique M. Dutil. Du coup, que fait Canam lorsque ça va bien ? «Pas grand-chose ! répond M. Dutil. Quand ça va bien, on se calme.»

Bien gérer la croissance, c'est également savoir intégrer les entreprises qu'on achète : «C'est prendre des soldats qui ont des uniformes différents et en faire son armée à soi», image le dirigeant.

C'est être tenace, a déjà résumé sur le même ton Marcel Dutil, le père de Marc et le fondateur de l'entreprise familiale créée dans les années 1960 : «Ce n'est pas compliqué, c'est ne pas lâcher, c'est continuer de se battre !»

Finalement, bien croître, c'est faire sa marque dans le temps. Après deux générations, le Groupe Canam génère plus d'un milliard de dollars de revenus, exploite 21 usines en Amérique du Nord et emploie près de 3 400 personnes dans le monde.

Belle matière à réflexion.

Géraldine Martin
Éditrice adjointe et rédactrice en chef,
Groupe Les Affaires
geraldine.martin@tc.tc

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