Constance et générosité

Offert par Les Affaires


Édition du 06 Août 2015

Constance et générosité

Offert par Les Affaires


Édition du 06 Août 2015

Dimanche 12 juillet 2015. Je suis en France dans les Alpes-de-Haute-Provence. Plus précisément à Banon, un village de 1 000 âmes dont l’attrait réside principalement dans deux choses : ses fromages et sa librairie. La librairie Le Bleuet est assez célèbre dans ce coin perdu. Démesurée par rapport au bourg, elle est logée dans une vieille maison tout alambiquée. Chaque étage est relié par plusieurs escaliers biscornus. Chaque pièce est tapissée de bibliothèques plus fascinantes les unes que les autres.

Il est 18 heures et j’y entre avec la petite famille. Après avoir erré ici et là, une table attire mon attention. Y sont étalés de nombreux livres de Jean Giono, célèbre écrivain de la région décédé en 1970. À côté, une dame d’un âge vénérable est assise. Je l’écoute distraitement parler avec un couple quand, soudain, je comprends que la dame n’est rien de moins que la fille de Jean Giono ! Intriguée, j’engage la conversation. Nous voilà alors parties dans une discussion mémorable sur la relation avec son père, un homme qui a marqué l’histoire de la littérature française avec une quarantaine d’œuvres comme Regain, Colline, Le Hussard sur le toit, Le Chant du monde…

Une œuvre de Giono est particulièrement connue au Québec. Il s’agit de L’Homme qui plantait des arbres. Le réalisateur québécois Frédéric Back en a fait en 1987 pour Radio-Canada un film d’animation qui a connu un succès retentissant. Le court métrage a gagné un Oscar et obtenu plus d’une quarantaine de prix partout dans le monde. Voici un rappel de l’intrigue : un homme extraordinaire, un berger solitaire, qui plante des milliers d’arbres pendant de nombreuses années. Chaque jour, il plante minutieusement 100 glands. Au fil des années, la terre aride de sa contrée se transforme en une lande pleine de vie sur laquelle l’eau rejaillit et plusieurs villages se reconstruisent. Jean Giono écrira à la fin de sa nouvelle : « Quand je fais le compte de tout ce qu’il a fallu de constance dans la grandeur d’âme et d’acharnement dans la générosité pour obtenir ce résultat, je suis pris d’un immense respect pour ce vieux paysan sans culture qui a su mener à bien cette œuvre digne de Dieu ». L’histoire a connu un succès planétaire, devenant un manifeste pour les écologistes partout dans le monde.

La rencontre avec la fille de Jean Giono, Sylvie Giono, et l’histoire de L’Homme qui plantait des arbres sont un beau prétexte pour vous parler aujourd’hui d’écologie, puisque notre manchette cette semaine vous raconte comment les résidus de certaines entreprises servent d’intrants à d’autres. Un moyen de réduire la quantité de déchets et d’optimiser l’utilisation des ressources. Un prétexte aussi pour réfléchir au mot « gaspillage », fréquemment utilisé ces derniers jours pour parler de l’illumination du pont Jacques-Cartier en 2017 ou encore de la plus longue campagne électorale de l’histoire moderne du Canada, qui durera rien de moins que... 11 semaines ! Bonne lecture. Bonne réflexion.

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