Ça reste à voir

Offert par Les Affaires


Édition du 15 Mars 2014

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Édition du 15 Mars 2014

L'excitation était clairement palpable. «As-tu vu, finalement PKP se présente !» m'ont lancé les collègues lundi dernier. Comme si je n'avais pas vu... Comment manquer, dimanche dernier, la nouvelle relayée par tous les médias du monde... au Québec. Elle est survenue alors que la semaine précédente, il y avait déjà une certaine effervescence autour du trio économique Leitao-Daoust-Coiteux qui se lançait dans la course. C'est sans compter Simon Prévost qui s'est également jeté dans l'arène politique.

En sept jours, le Québec a assisté à toute une déferlante d'annonces de candidats à saveur économique : des économistes en passant par des gens d'affaires et des financiers ont plongé en politique. C'est une bonne nouvelle, du moins c'est un bon départ. On a trop souvent décrié le fait que l'économie n'était pas au coeur des débats. Cette fois-ci, difficile de croire qu'avec toutes ces vedettes, l'économie ne volera pas justement la vedette. Nous en avons bien besoin. Le Québec est relativement pauvre : en 2012, notre province se classait à l'avant-dernier rang des provinces et territoires canadiens sur le plan du revenu disponible par habitant (26 347 $), selon l'Institut de la statistique du Québec. Juste avant l'Île-du-Prince-Édouard.

Yves-Thomas Dorval voit d'un bon oeil toute cette agitation. Remarquez que le contraire eut été étonnant de la part du président du Conseil du patronat du Québec, mais j'aime les nuances qu'il a apportées : «Tu peux bien avoir les plus grandes vedettes et les plus belles politiques du monde, si tu n'as pas l'acceptabilité sociale, on n'avancera jamais !»

Le raisonnement de M. Dorval est simple. La population doit comprendre que sa qualité de vie dépend d'une économie plus prospère. Pour cela, les politiciens - et nos vedettes économiques - doivent pouvoir expliquer en quoi consiste l'impact d'une entreprise dans sa collectivité, soit de faire comprendre que celle-ci fait travailler des fournisseurs, paie des salaires, octroie des dons... Il y a beaucoup de travail à faire pour changer les perceptions auprès de Monsieur et Madame Tout-le-Monde, résume M. Dorval. Est-ce que PKP et cie seront de bons candidats pour passer ces messages ? Ça reste à voir. «Ce n'est pas parce que tu es un bon homme d'affaires que tu seras un bon politicien», explique-t-il.

Bref, c'est bien beau toutes ces annonces de vedettes, mais il reste beaucoup à faire pour que l'excitation en ce début de campagne ne cède pas le pas à une immense déception.

Géraldine Martin
Éditrice adjointe et rédactrice en chef,
Groupe Les Affaires
geraldine.martin@tc.tc

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