Bousculer

Offert par Les Affaires


Édition du 31 Mai 2014

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Offert par Les Affaires


Édition du 31 Mai 2014

Il y a quelques mois, la minière Barrick Gold a reçu une belle raclée. Puis, contre toute attente, elle a fait preuve d'un courage exemplaire. Après avoir été sévèrement critiquée pour une prime d'embauche accordée à son nouveau vice-président du conseil, son conseil a présenté un plan de rémunération complètement «inédit et innovateur», a déclaré Yvan Allaire dans son blogue sur lesaffaires.com.

«Ce plan devrait inspirer toutes les entreprises en Bourse !» m'a par la suite confié le président du conseil d'administration de l'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques, rempli d'espoir.

Celui-ci propose notamment de supprimer l'octroi d'options d'achat d'actions, une forme de rémunération qui pousserait à prendre trop de risques pour obtenir des résultats à court terme. La pratique est courante. Dans notre classement de la rémunération des pdg dévoilé dans cette édition, ils sont 28 sur 45 à en avoir reçu au cours de la dernière année, pour une valeur estimée de 27,2 M$.

Barrick Gold a fait preuve d'une certaine audace en bousculant les règles établies. Le conseil a eu le courage de réaliser «un changement radical par rapport au passé», n'hésite pas à qualifier la circulaire de l'entreprise torontoise.

Imaginez que vous siégez au CA d'une grande entreprise, que la démarche pour déterminer la rémunération des dirigeants est ultra-programmée, ultra-huilée, ultra-structurée. Allez-vous lever la main et dire : «Êtes-vous certain que ce que nous faisons a du bon sens ?» Espérons-le, mais dans la vraie vie, c'est moins certain. «Il ne faut pas sous-estimer la force des procédures», commente M. Allaire.

Cela me conduit à vous parler de Monique Leroux, du Mouvement Desjardins, et de Daniel Lamarre, du Cirque du Soleil. Nous les avons réunis dans le cadre de la publication des 500 plus grandes entreprises du Québec, un classement Les Affaires que vous retrouverez en kiosque, sur iPad ou encore encarté dans ce numéro. Ces dirigeants sont venus nous parler du défi de transformer son entreprise tout en préservant son ADN. Pas facile lorsque l'entreprise est un gigantesque paquebot avec une culture et des valeurs que l'on souhaite garder.

Pas le choix de bousculer certaines règles pour naviguer. Ils sont peu nombreux à être de cette trempe. Marcel Côté, l'homme au franc-parler, le conseiller de tous, le philanthrope depuis toujours, le Montréalais passionné, le visionnaire des affaires... était de ceux-là. Il nous manquera.

Géraldine Martin
Éditrice adjointe et rédactrice en chef,
Groupe Les Affaires
geraldine.martin@tc.tc

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