#cryptoveille fraude, casino, succès...

Publié le 20/01/2018 à 17:30

#cryptoveille fraude, casino, succès...

Publié le 20/01/2018 à 17:30

Désolé, ici ce n’est pas CabbageTech: on ne vous propose pas d’ «exclusivités sur les prochaines nouveautés du litecoin». Pas d’expert maison non plus pour vous aider à y investir sans risque.

Et heureusement me direz-vous. La fameuse CabbageTech est poursuivie pour fraude par le gendarme américain des marchés à terme, la CFTC. Car l’argent injecté par certains, sur base des soi-disant bons conseils, disparaissait comme par magie.

Ce n'est ni la première entreprise ni la dernière à profiter de la crédulité. Bref, ici, je vous propose comme demandé quelques autres morceaux choisis d’actualité.

Un peu de discipline...

Wall Street prend de plus en plus au sérieux cet univers des cryptomonnaies jusqu’il y a peu complètement marginalisé. Le propriétaire de la Bourse de New York, Intercontinental Exchange (ICE), a en effet annoncé le lancement d’un nouveau service: un flux de données couvrant la majorité des échanges des devises numériques les plus actives au niveau mondial (sobrement intitulé Cryptocurrency Data Feed).

«Ce flux, qui devrait être opérationnel d'ici mars, transmettra les informations sur le réseau à haut débit d'ICE dans le même format que celui utilisé pour les transactions électroniques d’actions, facilitant l'intégration dans les systèmes utilisés par les grandes banques, le trading à haute fréquence et les gestionnaires d'actifs», note le WSJ.

Cette approche est censée attirer de nouveaux poids lourds financiers dans la zone de turbulences du bitcoin et autres altcoins. Mais cela représente également une étape supplémentaire dans la normalisation de cette nouvelle classe d'actifs, en consolidant les informations de plusieurs plateformes d'échanges et en offrant plus que les prix en temps réels, comme par exemple les carnets d'ordres.

«En précisant à tout moment les niveaux d'intérêts d'achat et de vente pour une monnaie numérique, ces données adressent des signaux sur de potentiels mouvements du marché», souligne le quotidien américain.

Notons au passage que pour jouer ce rôle de «dealer de data», le groupe ICE a conclu un partenariat stratégique avec l'entreprise montréalaise Blockstream. Cette start-up née en 2014 était parvenue à récolter 21 millions $US lors de sa ronde d’amorçage (ronde A) en annonçant se concentrer sur le bitcoin et la chaîne de blocs. À titre de comparaison, lors du même exercice, une certaine société nommée Uber n'avait levé «que» 11 millions $US trois ans plus tôt.

Faites vos jeux!

Mon confrère Gilles Quoistiaux, de l'hebdo belge Trends Tendances, vient de se lancer le «Bitcoin Challenge»: il se donne 3 mois pour doubler sa mise (un peu moins de 8000$). Une immersion totale dans le marché, qui l'a rapidement refroidi, lui donnant l'impression de jouer au casino.

«Il n’y a pas encore assez de théorie financière qui permet de comprendre les variations soudaines», reconnaît son interlocuteur dans la vidéo ci-dessus, Raphaël Abou, administrateur délégué du cabinet de gestion Allyum. Mais «les jeux qui sont pratiqués dans ce casino ont une réelle utilité pour la société (…) et on ne peut pas déterminer aujourd’hui quel sera l’usage de toutes ces cryptomonnaies», ajoute-t-il.

Après avoir essuyé un échec cuisant avec son premier placement, Gilles ne s’est pas avoué vaincu et a guetté le creux de la vague pour tenter de se remettre à flots.

«L'opération rêvée de tous les afficionados du bitcoin: l'achat à bas prix, désigné par l'acronyme fleuri BTFD (buy the fucking dip)», raconte-t-il. Et lorsqu’elle se présente, il dégaine son compte Coinbase, la plateforme préférée des débutants et petits investisseurs, et prends pour 760 $ de BTC, 760 $ d’ETH et 450 de LTC. Ce qui lui vaudra «une nuit agitée», avoue-t-il. À suivre…

Coffre-fort de poche

Le nombre d’utilisateurs d’applications mobiles de gestion des crytpomonnaies affiche la même courbe de croissance que les prix. Mais cette évolution s’est également matérialisée, physiquement, en donnant naissance au marché des portefeuilles sécurisés (sorte de clé usb cryptée).

Parlez-en donc à l’entreprise française Ledger.

«Le compteur des ventes de son produit phare, un écran accroché au mur de l'entrée des locaux parisiens de la jeune pousse, restait bloqué à 999999. Un problème de riches comme beaucoup de start-up aimeraient bien en avoir», fait remarquer le quotidien Les Échos.

Non contente du succès commercial, Ledger a levé 75 millions $US auprès d’investisseurs de renom (Draper Esprit, FirstMark Capital, Cathay Capital) qu’on a déjà croisé lors des financements de Skype et autres acteurs principaux du web.

L'insulte utilme?

Dans le millieu de la crypto, qualifier quelque chose de centralisé ressemble au crime de lèse-majesté. Or, cette récente étude de l'université Cornell conclut ni plus ni moins que les deux réseaux les plus populaires, Bitcoin et Ethereum, ne sont pas aussi décentralisés qu'escompté.

Pas vraiment un scoop. Les particuliers qui ont installé des cartes graphiques en série pour miner dans leur garage ou abris de jardin n'en étaient pas totalement inconscients. Si en principe n'importe qui peut être mineur, on sait que des organisations se sont regroupées en pool de minage.

Cela étant, après deux ans de recherches, les auteurs de Cornell estiment que les capacités de vérification des transactions et de sécurisation du registre de blockchain (minage) reposent entre les mains de quelques organismes: quatre principales exploitations pour Bitcoin disposent de plus de 53% de la puissance, contre trois groupes pour Ethereum (soit 61% de la capacité).

En plus, ils ont constaté que 56% des «nœuds» (les ordinateurs du monde entier exécutant le logiciel mais n'étant pas forcément impliqués dans le mining) sont situés dans des centres de données pour Bitcoin, contre 28% pour Ethereum.

Une monnaie vraiment alternative?

Un autre petit chiffre pour la route: 21442. C'est le nombre de répondants (75%) au sondage de la Banque centrale européenne sur Twitter qui jugent que «le bitcoin offre une alternative viable aux devises traditionnelles».

Tout autour de la planète, les autorités financières se préoccupent toujours plus des cryptomonnaies. On l’a encore vu cette semaine avec la Chine, qui envisage de faire obstacle aux transactions réalisées dans le pays, de particulier à particulier mais aussi entre les entreprises chinoises et l’étranger.

Dans le cas de la BCE, il s’agit d’une approche moins musclée pour l’instant puisque cette petite enquête d’opinion sert de promotion au «Dialogue avec la jeunesse». Via le hashtag #AskDraghi, il est possible de poser une question au président de l’institution avant le mardi 23 janvier 2018, à 12 heures (heure d’Europe centrale).

À la façon des Youtubeurs, Mario Draghi y répondra par l’intermédiaire d’une série de vidéos en février.

 

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À propos de ce blogue

Une nouvelle ruée vers l’or, numérique cette fois? Une arnaque, un piège sans fonds? Le débat s'est intensifié fin 2017 alors que la valeur des «monnaies virtuelles» a rapidement passé le cap des 200 milliards de dollars. De la blockchain aux kitties, en passant par le bitcoin, qui ne voudrait pas exploiter ces filons technologiques? Mine de rien est un blogue qui cherche les pépites de l’info dans le monde de la crypto.

François Remy