Yves Bolduc: remboursement inadéquat, démission nécessaire

Publié le 16/07/2014 à 17:14

Yves Bolduc: remboursement inadéquat, démission nécessaire

Publié le 16/07/2014 à 17:14

Le ministre Yves Bolduc remboursera plus de primes que ce qu'exige la loi, a annoncé mercredi le gouvernement. C'est malheureusement beaucoup moins que ce que commande l'éthique. Cette annonce vient couler la dernière bouée qui permettait à monsieur Bolduc d'espérer demeurer légitimement en fonctions.

Replaçons rapidement l'affaire. Du temps qu'il était dans l'opposition, Yves Bolduc est retourné à la pratique où il a pris en charge 1500 patients qui n'avaient pas de médecin de famille. En plus des honoraires liés au suivi de ces patients, monsieur Bolduc a reçu une prime de 100$ à 200$ par individu totalisant 215 000$.

Cette prime visait à solutionner le problème de pénurie de médecins de famille. Les règles la gouvernant stipulaient qu'elle n'était exigible que si les patients étaient suivis pour un minimum d'un an.

SUIVRE SUR TWITTER: F_POULIOT

Or, entre 300 et 400 patients de monsieur Bolduc ont été suivis moins d'un an.

Jusqu'à mercredi, on croyait que les 100$ à 200$ reçus pour ces 300-400 patients devraient être remboursés à 100% au trésor public. Surprise, les règles parlent plutôt d'un remboursement de 50%.

Dans un souci de bonne foi, et compte tenu du débat public, le ministre dit qu'il fera un don de charité pour le 50% manquant, et qu'il ne se prévaudra pas des crédits d'impôt reliés à la donation.

Certains se demanderont si le don ne devrait pas aller au trésor public plutôt qu'à un organisme de charité. Le cabinet explique qu'il sera fait à une œuvre en lien avec les patients. Il n'y a pas lieu de s'étendre en arguties.

C'est malheureusement insuffisant

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

Blogues similaires

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?