Sans-fil: pourquoi Cogeco tente d'entrer par la porte arrière

Publié le 25/09/2014 à 21:05

Sans-fil: pourquoi Cogeco tente d'entrer par la porte arrière

Publié le 25/09/2014 à 21:05

Cogeco demande au CRTC de mettre sur pied un cadre réglementaire qui lui permettrait de faire son entrée dans la téléphonie sans-fil. Des chances de réussite?

La société souhaite que le Conseil favorise le développement au Canada de ce que l'on appelle des MVNO (Mobile Virtual Network Operators). Le concept existe dans plusieurs pays, et même déjà ici en téléphonie traditionnelle. Il consiste généralement à acheter de la capacité de réseau aux grands joueurs existants, et à y raccorder ses propres équipements et applications.

Longtemps la direction de Cogeco a estimé qu'il n'était pas intéressant pour elle d'entrer dans le sans-fil. Il y a quelques mois, son président, Louis Audet, nous confiait qu'il était plus rentable d'investir son capital sur d'autres projets qu'en téléphonie cellulaire. C'est d'ailleurs ce que fait l'entreprise depuis quelques années, avec ses investissements dans le câble américain et les centres de données.

Comment expliquer alors cet intérêt soudain?

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Probablement deux choses.

Dans un premier temps, deux phénomènes sont simultanément en cours. Les abonnés de la téléphonie filaire abandonnent en plus grand nombre le service pour migrer vers le sans-fil. C'est une tendance qui touche toute l'industrie. En parallèle, Bell entre avec Fibe sur une partie du territoire de Cogeco. Elle offre le sans-fil en bouquet, ce que ne peut faire le câblo.

Tant qu'à perdre des clients, aussi bien tenter de les garder en offrant le sans-fil, même si la marge sur le dernier service devait être petite.

L'autre élément d'explication du renversement de position pourrait bien se trouver dans un développement un peu plus lointain, mais qui apparaît incontournable. Il viendra un jour où une majorité de citoyens utiliseront le sans-fil pour le téléphone, l'Internet et la télé. Tout passera par le tuyau des réseaux sans-fil. La technologie permettra le passage de plus gros débits, et il y aura plus d'argent pour défrayer les coûts. Si ce n'est pas avec les réseaux de quatrième génération, ce sera avec ceux de cinquième. Un opérateur qui ne sera pas à ce moment positionné pour offrir de la mobilité, même à faible marge, risque de ne pas la trouver drôle.

Que dira le CRTC?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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