Pouliot - Universités: le trouble achève

Publié le 12/02/2013 à 09:29, mis à jour le 12/02/2013 à 09:29

Pouliot - Universités: le trouble achève

Publié le 12/02/2013 à 09:29, mis à jour le 12/02/2013 à 09:29

Photo: Les Affaires

BLOGUE. Fatigués d'entendre parler de la question du financement des universités et de la hauteur des frais de scolarité? Rassurez-vous, ça achève. Très bientôt un autre débat intéressant s'amènera, mais celui-ci sera beaucoup moins médiatisé.

Ceux qui avaient encore des doutes sur où s'en va le gouvernement avec le sommet sur l'Éducation les ont perdus cette fin de semaine avec cette déclaration de la première ministre Pauline Marois à l'effet que « l'indexation équivaut à un gel des frais de scolarité ».

La déclaration de madame Marois donne à penser que l'on indexera simplement les frais de scolarité en fonction de l'indice des prix à la consommation (plutôt qu'en fonction de la croissance des dépenses des universités).

Voyons maintenant la conséquence de la décision.

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Il y a quelques semaines le gouvernement indiquait que le réseau universitaire pourrait bénéficier d'un réinvestissement de 1,7 G$ sur sept ans.

C'est l'affirmation la plus intéressante de tout ce débat. Si l'on regarde bien le dernier budget, on s'aperçoit que ce chiffre de 1,7 G$ est en fait l'équivalent de la bonification du financement déjà promis par les libéraux auquel on additionne ce que les étudiants devaient payer en frais de scolarité mais que le gouvernement paiera finalement à leur place.

Pourquoi alors les recteurs grognent-ils?

Simplement à cause de la coupe de 124 M$ potentiellement annuelle dans leur budget (868 M$ sur sept ans), que leur a dernièrement imposé le gouvernement. Celle-ci n'est pas dans les chiffres et vient nettement faire fondre le fameux ajout de 1,7 G$. C'est une coupe à peu près équivalente à ce qu'aurait dans 5-6 ans rapporté la hausse des frais de scolarité.

Constat: les péquistes, comme les libéraux, semblent d'accord pour dire que les finances publiques du Québec n'ont pas la capacité de mettre plus d'argent dans les universités sans en demander davantage à leurs utilisateurs.

C'est ce 124 M$ annuel qu'il faudrait trouver pour satisfaire tout le monde. Et il est difficile de le trouver ailleurs, car, ailleurs, il y a déjà pour 430 M$ de nouvelles mesures annuelles à identifier pour l'exercice 2014-15 si l'on veut atteindre les cibles budgétaires.

Bref, il ne sera vraisemblablement pas trouvé.

Ce qui s'en vient

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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