Pouliot - Jouer le bouchon pétrolier ?

Publié le 22/04/2013 à 09:27, mis à jour le 22/04/2013 à 09:27

Pouliot - Jouer le bouchon pétrolier ?

Publié le 22/04/2013 à 09:27, mis à jour le 22/04/2013 à 09:27

BLOGUE. Enbridge, qui souhaite inverser le flux d'un de ses oléoducs pour transporter du pétrole à Montréal. Et TransCanada, qui songe à en construire un nouveau jusqu'au Nouveau-Brunswick (en passant par Québec et sa raffinerie Ultramar), en plus de deux ports d'exportation. Des noms à jouer avec le fameux bouchon pétrolier ?

L'idée nous est venue d'examiner la situation pour voir s'il ne s'y trouverait pas quelques titres gagnants.

Le problème actuel

L'histoire n'est pas nouvelle, mais elle est souvent confuse. Situons d'abord le problème auquel on tente de remédier grâce aux projets de pipeline.

Depuis deux ans, le prix du baril de pétrole canadien (PAR pour le léger, WCS pour le lourd) est inférieur à celui du baril WTI aux États-Unis et à celui du Brent en Europe. Au dernier trimestre, le Brent s'est en moyenne négocié à 111,36 $ US, le WTI, à 94,36 $ US et les pétroles canadiens, respectivement à 90 $ et 67 $ US (WCS).

La majorité des raffineries de la côte Est n'ont accès qu'au Brent, ce qui les place en désavantage concurrentiel avec plusieurs raffineries américaines.

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La cause de l'écart de prix tient à deux ou trois phénomènes. D'abord, une forte augmentation de la production des sables bitumineux canadiens, de même que l'arrivée inattendue du pétrole de schiste du Dakota du Nord (dont la production excède maintenant en volume celle de l'Équateur, un pays membre de l'OPEP). La majeure partie de ces nouveaux volumes ont été dirigés par pipeline au centre des États-Unis (au hub de Cushing, en Oklahama) et y sont actuellement enclavés, faute d'un nombre de conduites pour les faire sortir.

Le WTI est moins cher que le Brent pour cette raison, et les pétroles canadiens, moins chers que le WTI, car le pétrole du Dakota crée lui-même un premier bouchon en amont.

Les projets d'Enbridge et de TransCanada visent à désengorger tout cela, à permettre aux pétrolières albertaines d'obtenir des prix plus élevés et aux raffineries de l'Est d'obtenir des prix moins élevés.

Ces projets s'ajoutent à celui de Keystone XL, le pipeline qui pourrait être construit jusqu'au golfe du Mexique, et dont on attend l'approbation par l'administration Obama. De même qu'à une pléiade d'autres projets d'expansion, qui doivent se faire à plus ou moins long terme.

Quelle sera la suite ?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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