Pouliot - Bombardier + Cascades: la rente de longévité est maintenant en péril

Publié le 22/08/2013 à 09:42, mis à jour le 22/08/2013 à 09:42

Pouliot - Bombardier + Cascades: la rente de longévité est maintenant en péril

Publié le 22/08/2013 à 09:42, mis à jour le 22/08/2013 à 09:42

Mario Plourde, pdg de Cascades. Photo: Les Affaires

BLOGUE. On se demandait il y a quelques jours si la rente de longévité était en péril. Après les comparutions de Bombardier, Cascades et du Conseil du patronat en commission parlementaire, il n'y a maintenant plus de doute possible. Elle l'est.

Les audiences de la commission sur le Rapport D'Amours sont vraiment intéressantes, et il y a longtemps que l'on avait vu un ton de discussion aussi serein à l'Assemblée nationale.

Les représentants de Bombardier nous ont personnellement fait sourire mercredi matin. Leur présentation était bien instructive, mais, au final, pas un mot sur la rente de longévité.

La chose n'est pas passée inaperçue, et la ministre Agnès Maltais s'en est, elle aussi, montrée étonnée. Qu'en pensez-vous?, a-t-elle demandé.

Réponse résumée des représentants: la rente est une originalité très intéressante. Elle est bien conçue et permet de faire un pont approprié à 75 ans. Elle permet aussi de greffer une forme de régime à prestations déterminées à des régimes à cotisations déterminées. Un peu plus loin, le chat est sorti du sac: on prend pour acquis qu'elle sera intégrée dans nos régimes de retraite de manière à ne pas faire augmenter nos coûts.

Le rapport D'Amours ne recommande pas une intégration forcée, mais une intégration négociée avec les employés.

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Quelques minutes plus tard c'était au tour du nouveau grand patron de Cascades, Mario Plourde, de venir présenter le point de vue de l'entreprise.

Cascades estime que la rente de longévité pourrait créer un sentiment de sécurité illusoire chez les travailleurs québécois, parce que ceux-ci ne se sentiraient ensuite pas obligés d'épargner.

Le président a suggéré que de la formation soit fournie aux travailleurs afin qu'ils modifient leurs comportements, en épargnant davantage, et en partant à la retraite plus tard. Des crédits d'impôt pourraient être accordés à la fois aux entreprises et aux travailleurs qui entrent dans une telle démarche, a-t-il avancé.

Très clairement contre la rente de longévité, monsieur Plourde a cependant finalement indiqué qu'il pourrait être d'accord avec elle si l'on réduisait de l'équivalent les cotisations que l'entreprise verse actuellement aux régimes de retraite des employés. La rente de longévité doit être financée par une contribution de 1,65% du salaire admissible d'un employé (843,15$ pour un employé qui gagne 51 000$ et plus) et une contribution équivalente de l'employeur.

Un membre de la commission lui a fait remarquer que c'était ce que semblait envisager le rapport D'Amours. Mais il a répliqué qu'il n'était pas clair que les employés accepteraient que l'employeur abaisse ses cotisations. Et qu'au final, ses coûts pourraient grimper.

La pomme de discorde est majeure

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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