Pouliot - Apple, Facebook ou Google ?

Publié le 04/02/2013 à 09:36, mis à jour le 04/02/2013 à 11:30

Pouliot - Apple, Facebook ou Google ?

Publié le 04/02/2013 à 09:36, mis à jour le 04/02/2013 à 11:30

[Photo : Bloomberg]

Quel est le titre le plus intéressant : Apple, Google ou Facebook ?

La question nous a été posée à quelques reprises ces dernières semaines. La meilleure façon d'y voir clair est sans doute de mettre en parallèle pour chacun des scénarios, optimiste et pessimiste, et de trancher ensuite en faveur de l'un ou de l'autre.

Allons-y donc.

Apple (AAPL, 453,73 $ US)

Après avoir franchi les 700 $ US en septembre, le titre a chuté de plus de 35 %. Le marché doute des futures ventes de l'iPhone.

> Le scénario optimiste. Le dernier aperçu de la société était décevant, mais cela ne veut pas dire que la croissance est terminée. De nouveaux produits sont dans les cartons. Il y aurait notamment pour plus tard cette année des projets pour un nouvel iPhone à écran plus large et pour un autre, moins cher, destiné aux pays émergents. Ces marchés sont importants et restent à saisir. Le recul du titre est une occasion d'entrée.

> Le scénario pessimiste. Le marché du téléphone intelligent commence à afficher des signes de maturité dans les pays développés. L'offre Android permet d'avoir accès à des applications tout aussi pertinentes avec un coût d'acquisition de l'appareil moins élevé. Les prochaines innovations de l'iPhone seront de moindre importance. Cela fera en sorte que l'appareil se distinguera moins, et le contexte concurrentiel forcera Apple à diminuer le prix de ses appareils et de ses tablettes. La marge bénéficiaire sera sous pression. Et les bénéfices reculeront.

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> Le verdict. Il se pourrait bien que l'élan boursier d'Apple tire à sa fin. Le titre ne se négocie toutefois qu'autour de 10 fois le bénéfice attendu en septembre 2013 (marché à 14 fois). Si l'on tient compte de l'encaisse, il n'est qu'à 7 fois. Un recul des bénéfices est déjà pas mal pris en compte. Le risque d'un replis important du titre semble contenu. Et l'arrivée de l'iPhone pour les marchés émergents pourrait faire grimper les multiples assez rapidement. On aimait Apple, on l'aime encore, mais c'est celui qu'on aime désormais le moins des trois.

Facebook (FB, 29,73 $ US)

Le titre évolue en montagnes russes depuis son arrivée en Bourse au printemps 2012. Il est passé de 38 $ à 17 $ US, pour finalement revenir à plus de 31 $.

> Le scénario optimiste. Facebook compte environ un milliard d'utilisateurs mensuels et l'entreprise en apprend un peu plus sur chacun à chaque jour. Celui qui peut garantir à l'annonceur que sa publicité rejoint exactement le public qu'il cherche peut non seulement lui vendre la nécessité d'être présent dans son média, mais aussi lui demander un haut prix. L'entreprise développe différentes offres. Il y a quelques mois, elle a lancé les histoires commanditées. Celles-ci ont généré 200 M$ US au dernier trimestre, et la Deutsche Bank voit 800 M$ US entrer chaque trimestre à la fin de 2013. Facebook vient aussi d'élaborer un nouveau moteur de recherche, Graph Search qui, en croisant les intérêts des utilisateurs, devrait finir par créer un environnement publicitaire important.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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