Pétrole: où se dirige-t-on?

Publié le 06/02/2012 à 09:19, mis à jour le 06/02/2012 à 09:19

Pétrole: où se dirige-t-on?

Publié le 06/02/2012 à 09:19, mis à jour le 06/02/2012 à 09:19

Photo : Bloomberg

Serait-il temps de miser sur le secteur pétrolier ?

La question nous est venue à l'esprit, en arrêtant à un poste d'essence où, ce jour-là, le prix était particulièrement élevé.

Pour quelqu'un qui fait plus de 40 000 kilomètres par année, c'est une forme d'arbitrage qui, à défaut d'être payante, peut à tout le moins amortir les coûts. Temps de miser sur le pétrole, donc ? Pas sûr.

On semble croire la demande forte, mais...

Le prix du baril de pétrole (WTI à 100 $ US, Brent à 110 $ US) porte à croire que les éléments fondamentaux de l'industrie sont assez favorables aux pétrolières.

Rien n'est moins certain, dit cependant BMO Marchés des capitaux.

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Il est vrai que les stocks mondiaux de pétrole ont reculé avec régularité au cours de 2011. C'est le premier motif des «bulls», qui voient l'or noir continuer à grimper dans les prochains mois.

Voici trois raisons pour lesquelles il vaudrait mieux être prudent avant de sauter dans le train des optimistes.

1- L'Europe est un leurre. Une bonne partie de la diminution des stocks est survenue en... Europe. Si, avec tous les troubles qu'il connaît, le continent voit ses stocks baisser, c'est un fameux signal que tout va bien. Pas vraiment. Les stocks ont reculé, parce que la Lybie a en bonne partie arrêté de produire et qu'il y a eu des problèmes de production en mer du Nord. En réalité, la demande en produits pétroliers est stable en Europe. Le plus difficile reste cependant à venir.

2- C'est pire dans les pays industrialisés. La demande dans les autres pays de l'OCDE n'est pas plus forte qu'en Europe. En fait, elle recule. Et, avec le développement des véhicules hybrides, il n'est pas certain qu'elle augmentera au cours des prochaines années.

3- Il y a du brouillard dans les pays émergents. La demande y est en croissance. C'est ce qui permet à la demande mondiale de continuer d'augmenter - 89,7 millions (M) de barils par jour au troisième trimestre de 2011 par rapport à 88,8 M au premier. Mais cette croissance pourrait bien être en train de ralentir. Un regard sur certaines marges bénéficiaires de raffineries fait douter de sa force. Par exemple, les raffineries de Singapour ont affiché des marges négatives en novembre et en décembre, une première depuis 2002.

Pourquoi les prix sont-ils forts ?

Si la demande est bien moyenne, pourquoi le prix du pétrole est-il parti de 80 $ US, en septembre, pour grimper au niveau actuel ?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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