Pauline Marois: le faux pas des baisses d'impôt

Publié le 03/04/2014 à 15:58

Pauline Marois: le faux pas des baisses d'impôt

Publié le 03/04/2014 à 15:58


Ces surplus n'existent pas

Il est devenu évident que madame Marois parlait de 2015-16 pour l'atteinte de l'équilibre (elle l'avait indiqué plus tôt à une autre question).

Or, sur cette année, et sur les subséquentes, il n'y a aucun surplus qui puisse être utilisé.

La première ministre regarde probablement une ligne du budget qui prévoit des surplus budgétaires de 1,6 G$ en 2015-16, 2,3 G$ l'année suivante, 2,9G$ en 2017-18 et 3,3 G$ à la dernière année du cadre financier. Mais elle regarde une ligne trop haut.

Ces surplus doivent obligatoirement être virés au Fonds des générations si l'on veut que le Québec atteigne ses cibles de dette. Les utiliser en baisses d'impôt et maintien des services est impensable. La province manquerait alors ses cibles de dette et s'exposerait à une décote.

Certains prétendront que madame Marois a planifié cette sortie sur les baisses d'impôts. Ils soutiendront qu'à quelques jours des élections, elle tente le tout pour le tout, dans l'espoir de rallier les derniers indécis.

Mauvaise présomption. Si tel était le cas, elle en aurait parlé dans son allocution. Elle ne savait pas qu'une question allait venir sur ces baisses.

Elle a tout simplement commis un faux pas. C'est dommage, car elle semble intuitivement bien consciente que la marge de manœuvre de son cadre financier est quasi inexistante.

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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