Metro: en attendant de faire feu

Publié le 28/01/2014 à 17:24, mis à jour le 30/01/2014 à 08:29

Metro: en attendant de faire feu

Publié le 28/01/2014 à 17:24, mis à jour le 30/01/2014 à 08:29

Photo: Bloomberg

Que faire quand la concurrence gagne en intensité et que les promotions pleuvent de partout afin de vous soutirer des parts de marché?

On avait bien hâte de voir quel plan de match Metro présenterait à ses actionnaires, lors de son assemblée annuelle, mardi.

La stratégie adoptée? On utilise un peu d'endettement pour maintenir le prix de l'action dans les prochains mois, mais pas trop, de manière à se garder suffisamment de capacité pour le jour espéré où une proie deviendra disponible.

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Les mesures défensives

Metro augmente d'abord son dividende, en retournant aux actionnaires une plus grande portion de ses profits (23%, la cible est à 25% pour les prochaines années). La société versait un dividende annuel de 1$, il sera cette année autour de 1,20 $ par action. En supposant que le marché continue de demander le même rendement de dividende qu'avant l'annonce (1,58%), c'est dire que l'action pourrait à moment donné avancer d'environ 2$.

Pendant ce temps, Metro augmente aussi son programme de rachats d'actions annuel à 7 millions, ce qui veut dire, grosso modo , que si le bénéfice et les multiples demeurent les mêmes qu'en 2013, il y aurait une création de valeur d'environ 5,30$.

Un ajout de 7,30$ sur une action qui se négocie à 63$, cela veut théoriquement dire que, sur ces simples opérations financières, le titre de Metro pourrait progresser de 11,5%.

Évidemment, comme on vient de le dire, il faut que le bénéfice tienne à son niveau actuel pour que la chose se produise, tout comme les multiples qui sont actuellement appliqués à Metro.

Les multiples devraient tenir. Le recours à un peu plus d'endettement ne viendra pas changer significativement les ratios financiers de l'entreprise dans la prochaine année, et l'humeur du marché prend déjà en compte la vive concurrence qui sévit dans le secteur.

La rentabilité de l'entreprise pourrait cependant continuer de souffrir. Et, malheureusement, ce 11,5% être complètement effacé.

Le premier trimestre est une illustration intéressante de la chose. L'an dernier (2013), le bénéfice net avait atteint 110,9 M$ et le bénéfice par action 1,12$. Cette année (2014), le bénéfice a reculé à 103,9 M$, mais le bénéfice par action s'est maintenu à 1,11$.

C'est le rachat de 6 millions d'actions qui explique le maintien du bénéfice par action et permet ainsi à l'action de Metro de se maintenir, malgré le recul de la rentabilité.

Pour les prochains trimestres, le bénéfice devrait continuer d'être en recul, mais de nouveaux rachats permettre de maintenir le cours de l'action.

Au final, si les choses se calment d'ici deux ou trois trimestres, comme semble l'espérer le grand patron Éric Laflèche, les opérations de rachat et de hausse du dividende pourraient bien procurer un 4-5% de valeur supplémentaire aux détenteurs du titre. Au pire, elles devraient lui permettre de faire du surplace.

Ce dont a besoin Metro

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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