Les titres Internet favoris des analystes

Publié le 15/10/2012 à 09:09, mis à jour le 15/10/2012 à 11:16

Les titres Internet favoris des analystes

Publié le 15/10/2012 à 09:09, mis à jour le 15/10/2012 à 11:16

Malgré la récente ascension de son titre, Google figure encore parmi les favoris des analystes. Photo: Bloomberg

BLOGUE. Perdu dans l'univers des titres Internet ? Avec les développements du Web, ce secteur devrait normalement être celui qui connaîtra la plus forte croissance au cours des prochaines années. Difficulté : lequel choisir ?

Le plus ardu dans un secteur en forte croissance est d'y départager le bon grain de l'ivraie. La Deutsche Bank amorçait récemment la couverture de l'univers Internet. Pour tenter d'y voir plus clair, on a regardé dans la base de données de Reuters quels étaient les titres les plus recommandés des analystes.

Voici leurs titres préférés et ce qu'on en pense.

Google (GOOG, 767,65 $ US)

Le titre fait l'objet de 19 recommandations d'achat, 17 «surperformance» et 7 «conserver». Les revenus de l'entreprise croissent à la vitesse de 25 % par année, mais certains estiment que cette croissance est sur le point de ralentir. Simplement parce que le moteur de recherche gagne en maturité.

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Une majorité pense cependant que la croissance se maintiendra au-dessus des 20% pour un bon bout de temps encore. YouTube gagne notamment en rentabilité, de nouveaux produits s'ajoutent, et la publicité sur les plateformes mobiles finira par prendre de l'élan.

Notre verdict. On aime bien. À 18 fois le bénéfice anticipé de 2012 et 15 fois celui de 2013, les multiples ne sont pas tellement élevés. Le S&P 500 se négocie à près de 15 fois le bénéfice prévu en 2012. Il y a une forte présomption que, même au ralenti, la croissance des bénéfices de Google sur cinq ans sera supérieure à celle des bénéfices du S&P. Par conséquent, son titre devrait aussi avancer plus fortement (ou mieux résister s'il y a récession).

Amazon.com (AMZN, 258,51 $ US)

Les opinions sont un peu plus partagées : 17 «achat», 13 «surperformance», 13 «conserver» et 1 «sous-performance».

La société contrôle environ 20 % du commerce électronique aux États-Unis. La Deutsche Bank n'y voit pas pour autant un signe de maturité. Les ventes en ligne de l'entreprise ne représentent encore que 1 % de toutes les ventes au détail chez l'oncle Sam. La maison soutient que, si l'on postule que les ventes au détail augmentent annuellement de 3 % et qu'Amazon fait grimper sa part du marché américain à 5 % sur 10 ans, ses ventes seront multipliées par huit. Et l'on ne parle pas du marché international, qui représente pour l'instant 44 % des ventes de l'entreprise et qui gagne en importance.

Notre verdict. On aime moins. Ici aussi pour une question de multiples. Le titre a certainement un potentiel explosif, mais à 109 fois le bénéfice anticipé 2013 et à 55 fois celui 2014, il n'y a pas beaucoup de place pour l'erreur. Un ralentissement économique et l'on pourrait bien assister à une correction significative.

Liquidity Services (LQDT, 42,30 $ US)

Tout le monde est positif à l'égard du titre (7 recommandations d'achat et 3 «surperformance»).L'entreprise se spécialise dans la liquidation de surplus de stocks de commerces, de même que de biens et d'équipements d'organismes publics.

Elle compte parmi ses client Walmart et le Département de la défense des États-Unis. Le modèle est simple : elle met électroniquement aux enchères les biens de ses clients.

Le marché de la liquidation dans le secteur commercial est évalué à 60 G$ US aux États-Unis ; celui de la machinerie et des équipements à 100 G$ US. L'entreprise détient moins de 1 % de celui-ci.

Les optimistes voient une croissance annuelle du bénéfice de 15 % pour plusieurs années, tandis que Liquidity prendra du marché aux liquidateurs traditionnels locaux. Ceux-ci n'ont généralement pas d'enchères en ligne et, plutôt que de se prendre une cote sur la vente, achètent les lots au plus faible coût possible pour tenter de les revendre.

Notre verdict. On aime. On ne serait pas surpris de voir la canadienne Ritchie Brothers accentuer sa concurrence en ligne, mais elle n'a présentement pas d'entente avec des détaillants. À 21 fois le bénéfice de l'an prochain, le titre est un peu cher, mais il semble y avoir du temps avant que la concurrence s'amène.

Web.com (WWWW, 17,96$ US)

Web.com (WWWW, 17,96 $ US)

Ici aussi, tout le monde est optimiste : 5 recommandations d'achat et 7 «surperformance».

La société accompagne les PME sur le Web. Elle offre ses services pour la confection de sites traditionnels et de sites mobiles. Il y a 27 millions de PME aux États-Unis, et moins de la moitié (44 %) ont un site. Encore moins ont un site optimisé pour la mobilité.

Les analystes voient les PME migrer encore davantage vers le Web, histoire d'améliorer leur rentabilité. Ce sont des clients supplémentaires. Web.com acquiert ou développe aussi de nouvelles solutions qu'elle offre ensuite à toute sa clientèle.

Notre verdict. À première vue, le plus intéressant des titres. Il n'est qu'à 11 fois le bénéfice de 2012 et à 9 fois celui de 2013, avec une croissance des profits anticipée de 25 % l'an prochain. On n'est pas sûr à long terme, car la concurrence semble féroce dans le secteur. Il y a peut-être quelque chose d'intéressant à moyen terme cependant. Plus spéculatif que les autres.

DANS LE DÉTAIL

Sur le radar

Le titre sur cinq ans

Google (GOOG ; 767,65 $ US)

Recommandation des analystes

Achat 19

Surperformance 17

Conserver 7

Sous-performance 0

Cible moyenne : 774 $ US

Le titre sur cinq ans

Amazon (AMZN ; 258,51 $ US)

Recommandation des analystes

Achat 17

Surperformance 13

Conserver 13

Sous-performance 1

Cible moyenne : 275 $ US

Le titre sur cinq ans

Liquidity services (LQDT ; 42,30 $ US)

Recommandation des analystes

Achat 7

Surperformance 3

Conserver 0

Cible moyenne : 65,55 $ US

Source : Bloomberg

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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