Le jour où on a oublié de sortir du bois


Édition du 28 Mars 2015

Le jour où on a oublié de sortir du bois


Édition du 28 Mars 2015

La scène se déroule il y a un peu plus d'un an, quelques jours avant Noël, alors qu'on est sur le point de se mettre en route pour le grand congé du temps des fêtes.

«Il faudrait bien que je règle ce fameux WEF, depuis le temps que je le surveille.»

Coup de fil au courtier. Achat du titre de Western Forest Products (Tor., WEF, 1,88 $) au prix de 1,95 $.

Le raisonnement était alors le suivant. Le dividende offre un rendement annuel de 4 %. Il semble se profiler un cycle haussier intéressant, que plusieurs qualifient même de supercycle.

Quand surviendra-t-il ? Difficile à dire. Ça peut être dans un an comme dans cinq ans. Mais la mathématique est favorable.

«Et de toute façon, peu importe. L'objectif est de faire 10 % de rendement par année sur un horizon raisonnable. L'entreprise étant peu endettée, et le dividende assez sécurisé, j'ai déjà à peu près 4 % de fait chaque année. Le cycle devrait permettre de faire les 5 à 6 % qui manquent à un certain moment. D'ailleurs, si jamais ce cycle ne se concrétise pas, 4 % par année, ce n'est pas si mal. Un placement en obligations ne me donnerait pas ça.»

Tel était le raisonnement qui sous-tendait la démarche d'investissement.

À quel prix était WEF un an plus tard, au début de 2015 ? Autour de 2,75 $.

À quel prix est WEF aujourd'hui ? Autour de 1,90-1,95 $.

Greed, greed, greed, tu es effectivement péché mortel...

Le gain était de plus de 40 %, soit l'équivalent de 3 à 4 ans de la réalisation de l'objectif initial (en seulement un an), et on a laissé tout ça s'évaporer parce qu'on en voulait encore plus.

C'était nono. À 2,75 $, on voyait bien qu'il y avait trop d'anticipation. Les données fondamentales du marché s'étaient améliorées, mais pas avec une telle force.

D'accord, mais que fait-on maintenant ?

Le prix du bois est en baisse de 12 % depuis le début de l'année (à environ 300 $ US le millier de pieds mesure de planche (pmp).

Tous les titres forestiers font marche arrière, mais quelques analystes ne sont pas convaincus que le secteur a suffisamment reculé par rapport aux résultats qui seront livrés dans le trimestre en cours. Le consensus pour les bénéfices semble encore élevé.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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