Le Cirque du Soleil peut-il encore grandir?

Publié le 20/04/2015 à 19:36

Le Cirque du Soleil peut-il encore grandir?

Publié le 20/04/2015 à 19:36

Photo du Cirque du Soleil, Shutterstock

Avec le retrait de son fondateur et l'arrivée de fonds d'investissements américain et chinois, le Cirque du Soleil est-il sur le point de connaître une nouvelle croissance?

Oui, a-t-on martelé lundi à l'unanimité.

Quelques fois Guy Laliberté a insisté pour dire qu'il ne se retirait pas en laissant un navire en mauvais état. Plutôt pour des motifs personnels. Il a envie de profiter de sa famille et d'explorer de nouveaux projets.

Malgré l'unanimité, la conférence de presse a donné lieu à certaines zones d'ombre.

Personne n'a jamais dit que le Cirque du Soleil était financièrement en danger. Depuis 2012, année d'une importante restructuration, la question est néanmoins de savoir s'il peut croître, ou, à tout le moins, maintenir son chiffre d'affaires et ses effectifs.

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Il y a quelques projets de diversification, mais essentiellement, l'enjeu demeure aujourd'hui de convaincre de nouveaux partenaires d'investir à de bonnes conditions pour financer de nouveaux spectacles. En 2012, le Cirque avait avoué que son modèle d'affaires était cassé et qu'il fallait le revoir. Les partenaires ne revenaient pas aux mêmes conditions. Après quelques résultats décevants, ils n'étaient plus aussi nombreux à vouloir financer totalement la construction de théâtre et à payer autant pour la production du spectacle. Cela signifiait plus d'investissements financiers requis de la part du Cirque et une accentuation du risque.

Au printemps 2014, monsieur Laliberté avait confié au journal La Presse que le Cirque aurait besoin de nouveaux investissements s'élevant à 500M$ pour pouvoir continuer à progresser. Cet argent devait servir à alimenter trois fonds d'investissement internes: un pour la production de nouveaux spectacles, un pour l'acquisition de droits de propriété, et un dernier pour de l'investissement immobilier.

Interrogé si les nouveaux actionnaires allaient de nouveau devoir remettre de l'argent pour exécuter ce plan, Guy Laliberté s'est curieusement demandé lundi d'où sortait ce chiffre de 500M$.

Il venait de lui.

Puis, comme on insistait, il a finalement expliqué que le Cirque avait les moyens de financer son expansion à même ses bénéfices et flux de trésorerie. Il a précisé que, dans le passé, à un certain moment, c'est lui qui avait décidé de sortir plus d'argent du Cirque, de manière à financer d'autres projets personnels, de même que son "lifestyle". Disons au passage qu'il n'y a rien de mal à cela, c'est son entreprise et il n'est pas anormal de diversifier ses investissements.

En point de presse après la rencontre, le chef de direction de l'entreprise, Daniel Lamarre, n'a pas nié que les conditions d'affaires pour réaliser de nouveaux partenariats n'étaient pas encore ce qu'elles étaient à l'époque. Mais il a dit espérer qu'elles continuent de s'améliorer.

Alors, le Cirque peut-il grandir?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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