Un coup de yoyo par-ci, un coup de yoyo par-là. Au fur et à mesure que le temps passe et que les statistiques sur l'emploi s'améliorent aux États-Unis, le marché souffle le chaud et le froid.
Les investisseurs voient tantôt les perspectives de l'économie et des bénéfices s'améliorer. Tantôt, ils doutent de la pérennité de cette amélioration face à une éventuelle hausse des taux d'intérêt. Comment minimiser le risque de décrochage d'un investissement tout en s'exposant à un rendement intéressant, si l'économie continue d'accélérer sa cadence?
En lisant un commentaire du stratège David Bianco, de la Deutsche Bank, une idée d'investissement nous a traversé l'esprit. Mais, avant d'y venir, quelques interrogations intéressantes auxquelles tente de répondre le stratège.
1- Combien cher est le S&P 500 ?
Il se négocie actuellement à 17,8 fois les bénéfices des quatre derniers trimestres et à 17,3 fois ceux à venir. C'est de 10 à 15 % au-dessus de la moyenne historique.
2- Un multiple de 18 fois les derniers bénéfices est-il soutenable, et peut-il augmenter ?
C'est soutenable tant et aussi longtemps que les taux d'intérêt 10 ans des obligations américaines ne dépasseront pas les 3 % (autour de 2 % actuellement). Le stratège ne croit pas que dans les conditions actuelles les Bourses américaines puissent encore grimper de plus de 5 %. À court terme, il estime même qu'une correction de 5 % à 9 % est probable. La croissance des emplois amènera la Réserve fédérale à hausser les taux à mi-année, ce qui donnera de l'élan au dollar américain et viendra réduire les bénéfices des grandes sociétés américaines (en raison de la conversion en devise américaine).
3- Malgré tout, quels secteurs affichent la meilleure probabilité de hausse des multiples ?
Les grandes capitalisations de la techno et de la santé. La part des bénéfices de ces deux secteurs dans le S&P 500 a doublé depuis 1980, et elle atteint maintenant 33 %. M. Bianco s'attend à ce que les deux secteurs continuent de faire avancer le S&P 500 pour le reste du cycle actuel. La croissance de leurs bénéfices devrait rester supérieure, alors que leur multiple est actuellement égal à celui de l'indice.