L'intéressante proposition de PKP et Hillary Clinton

Publié le 21/07/2015 à 19:19

L'intéressante proposition de PKP et Hillary Clinton

Publié le 21/07/2015 à 19:19

Photo: Bloomberg

Le dévoilement de la plateforme économique de la candidate démocrate nous a étonné, il y a quelques jours. "Ce n'est pas identique, mais c'est apparenté à ce qu'a à l'esprit Pierre Karl Péladeau. Intéressant."

La principale innovation de la plateforme économique d'Hillary Clinton est l'introduction d'un incitatif au partage des bénéfices avec les employés. Elle croit que l'initiative permettrait d'entraîner l'économie américaine plus loin.

Pour convaincre plus d'entreprises de partager leurs bénéfices, madame Clinton entend faire appel au crédit d'impôt. Pendant deux ans, les sociétés introduisant un programme de partage auraient droit à un crédit de 15% sur les profits partagés. L'entreprise pourrait offrir aux employés plus de 10% des bénéfices qu'elle récolte, mais le crédit de 15% ne s'appliquerait que sur ce premier 10%.

La formule est un peu complexe. Elle n'est en fait qu'un petit bonbon pour amener les employeurs à se rapprocher de leur main-d'œuvre et à découvrir, dit-elle, qu'ils peuvent gagner encore plus d'un capitalisme partagé.

L'initiative nous a rappelé une entrevue que nous avait accordée Pierre Karl Péladeau, au printemps, en pleine course au leadership.

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Monsieur Péladeau nous avait quelque peu surpris lorsqu'on lui avait demandé quelle était la mesure de son programme économique dont il souhaitait le plus discuter. "L'intéressement", avait-il répondu.

Et il s'était mis à exposer différentes initiatives sur lesquelles il souhaitait amener le Québec à réfléchir: partage des bénéfices avec les employés, introduction d'un crédit d'impôt pour les employés qui participent au financement de leur entreprise, création de comités d'entreprises auxquels participeraient les directions et les salariés.

L'ancien pdg jugeait en outre que le partage des bénéfices avec les employés devrait être enchâssé dans la loi et obligatoire pour toute les sociétés.

Il insistait pour dire que tout cela n'était pas nouveau, et que ses séjours en Europe lui avait permis d'observer certaines de ces mesures en France et en Allemagne.

Peut-être pas totalement nouveau, mais tout de même toute une révolution pour le capitalisme d'ici.

Réaction initiale mitigée

Assez curieusement, l'histoire n'allait pas faire le bruit médiatique auquel on aurait pu s'attendre. Le jour de sa publication, Pierre Karl Péladeau était au cœur d'une polémique en raison d'une déclaration sur l'immigration, polémique qui allait dans les jours suivants occuper à peu près tout l'espace.

Dans plusieurs bureaux de Québec inc., l'entretien allait cependant faire jaser.

-Un partage des bénéfices obligatoire?!!? Ça n'a aucun bon sens, disaient certains dirigeants.

-Est-il devenu communiste?, s'interrogeaient d'autres.

Assurément, Pierre Karl Péladeau n'était pas devenu communiste. En entrevue, il avait d'ailleurs cité en exemple le conflit au Journal de Montréal. Si le régime qu'il suggère avait à l'époque été en place, les rapports auraient, selon lui, été meilleurs. "Si cette situation avait existé chez Québecor, on aurait été en mesure de dire: voici les défis du Journal de Montréal. On aurait pu mieux en parler, avoir des interlocuteurs. Plutôt que de penser : on changera la convention collective quand le journal perdra de l'argent".

Ce qu'il pense de la proposition Clinton

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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