François Pouliot: pourquoi Benjamin Graham reculerait sur l'or

Publié le 15/07/2011 à 12:00, mis à jour le 26/07/2011 à 15:53

François Pouliot: pourquoi Benjamin Graham reculerait sur l'or

Publié le 15/07/2011 à 12:00, mis à jour le 26/07/2011 à 15:53

 

"Une opération d'investissement est une opération qui, après une analyse en profondeur, promet une garantie du capital et un rendement adéquat. Les opérations qui n'atteignent pas ces critères sont spéculatives."

Ainsi parlait le père de l'analyse fondamentale, et mentor de Warren Buffett, Benjamin Graham. S'il était toujours parmi nous, le professeur de Columbia trouverait sans doute qu'investir dans l'or est aujourd'hui une opération très spéculative.

La réflexion nous est venue, il y a quelques jours, après la lecture de rapports d'analystes sur le secteur.

Optimiste sur le prix de l'or ?

On l'a personnellement longtemps été.

À peu près seul, d'ailleurs. Au grand rire de la galerie.

À 400 $ US au milieu des années 1990, le prix de l'once d'or avait reculé à près de 250 $ US au début des années 2000. Et ce, malgré les chroniques répétées de l'auteur qui estimait que tous étaient égarés, sauf lui (bien entendu).

Un simple motif justifiait notre position à l'époque. L'or reculait parce que les banques centrales vendaient. Elles ne reconnaissaient plus son rôle comme actif monétaire. Un peu comme cela se produit avec les devises lorsque le marché perd confiance dans la force d'une économie.

C'était folie. Simplement pour la raison suivante : si des bombes nucléaires allaient simultanément tomber sur Washington, New York et Los Angeles, que vaudrait-il mieux avoir dans ses poches, des devises ou des pépites ?

L'or était (et est toujours) le seul actif transportable et universellement reconnu comme valeur ultime.

Coller au raisonnement allait s'avérer passablement payant et faire taire la rigolade.

On n'a aujourd'hui pas changé d'idée sur le principe. Sur la valeur de l'actif cependant, la situation est fort différente.

C'était une chose de dire que l'or devait valoir 400 $ US l'once et non 250 $, parce que l'on vendait en s'appuyant sur une mauvaise analyse. C'en est une toute autre de dire qu'il doit aujourd'hui valoir plus de 1500 $ US.

Voici quelques éléments de réflexion tirés en partie de la pensée de l'analyste Deep Kapur, de Daiwa Capital Markets.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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