François Pouliot: immobilier, sommes-nous à risque?

Publié le 29/10/2010 à 09:24, mis à jour le 29/10/2010 à 09:37

François Pouliot: immobilier, sommes-nous à risque?

Publié le 29/10/2010 à 09:24, mis à jour le 29/10/2010 à 09:37

Analyse. Lu un peu sur la dernière sortie de Mark Carney devant le comité fédéral des finances, mardi? Inquiet pour la valeur de votre résidence?

Tout dépend probablement de votre source. Radio-Canada titre:" L'éclatement d'une bulle immobilière est possible, selon Carney", en indiquant que les craintes sont surtout motivées par l'endettement des ménages. Pendant ce temps, le Globe and Mail titre:"Carney stays positive about Canadian housing".

Qui a raison?

Pour le compte rendu, les deux. C'est souvent ce qui se produit lorsqu'un événement s'étale sur un certain temps. Beaucoup de déclarations, beaucoup de nuances, et on en ressort avec des perceptions qui peuvent différer.

Sur le fond, qu'en penser au juste?

Creusons à l'aide d'une récente note économique de la Banque TD.

Premier repère: notre niveau d'endettement.

La courbe de l'endettement des Canadiens a une ascension peu rassurante. Un peu au-dessus des 80% du revenu disponible au début des années 90, notre endettement avait grimpé à 100% au début des années 2000. Et nous voilà maintenant à 146%.

Nous ne sommes en fait qu'à 14 points de pourcentage du niveau atteint par les États-Unis (160%) lorsque la bulle immobilière éclata.

Une proximité d'autant préoccupante que les ménages américains ont la possibilité de déduire de leurs impôts les intérêts qu'ils paient sur leur maison. Une avenue que n'ont pas les Canadiens et qui fait en sorte que, théoriquement, nous ne pouvons nous endetter autant qu'eux.

Plus préoccupant encore est le fait que si la bulle a éclaté au moment où l'indicateur affichait 160%, le ratio de rupture était probablement beaucoup plus bas. Le 160% n'a été atteint que sur l'élan.

Infaillible le repère?

Non.

Ce n'est pas nécessairement parce que l'on est collectivement autant endetté que les Américains que structurellement nous sommes sur le point de faire craquer le marché.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

Blogues similaires

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?