Et si Android n'était plus gratuit?

Publié le 17/10/2011 à 09:21, mis à jour le 17/10/2011 à 09:21

Et si Android n'était plus gratuit?

Publié le 17/10/2011 à 09:21, mis à jour le 17/10/2011 à 09:21

La commotion a été forte, il y a quelques jours, dans le secteur de la technologie et des télécommunications, avec le décès de Steve Jobs. Une autre pourrait bien survenir : et si Android, le système d'exploitation appartenant à Google, cessait d'être gratuit ?

Curieusement, la nouvelle n'a pas fait beaucoup de bruit. Il y a quelques jours, Samsung a conclu une entente hors cour avec Microsoft pour le versement de redevances sur les appareils Android. Vous avez bien lu : «avec Microsoft concernant les appareils Android». C'est la seconde entente du genre en deux ans, alors qu'au printemps 2010, le fabricant de téléphones intelligents HTC faisait la paix avec Microsoft. Pour ces deux sociétés, Android a désormais un coût. Elles viennent en effet de reconnaître que Google a violé certains brevets de Microsoft avec son système d'exploitation gratuitement offert aux télécommunicateurs. Et ce coût pourrait grimper, puisque Apple leur réclame aussi des redevances pour violation de brevets.

Le secteur du téléphone intelligent et de la tablette n'est pas qu'un petit fatras. Le fouillis juridique autour des brevets est tel que les analystes de RBC Marchés des Capitaux n'hésitent pas à faire le parallèle avec une guerre nucléaire. Si chacun des acteurs décidait de faire valoir tous ses brevets, nous assisterions à une implosion.

C'est qu'il y a tellement de technologies différentes dans les téléphones intelligents que de posséder des brevets-clés ne confère désormais pratiquement plus d'avantages : vous violez certainement la technologie de quelqu'un d'autre.

Pour illustrer la complexité de l'environnement dans cette industrie, le responsable des affaires juridiques chez Google, David Drummond, estimait récemment que les téléphones intelligents reposaient sur plus de 250 000 brevets, touchant tantôt les composants d'ordinateurs, tantôt le design, tantôt les communications sans fil, etc.

Aucun joueur n'est à l'abri. Ainsi, Apple poursuit HTC, Motorola et Samsung, et est poursuivie par HTC et Motorola. Après avoir poursuivi HTC et Samsung, Microsoft poursuit toujours Motorola, mais est aussi poursuivie par celle-ci. Pendant ce temps, Oracle est aux trousses de Google pour violation de ses brevets Java.

Un problème pour Google ?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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