Engagements du PLQ et de la CAQ: réalistes ou poudre aux yeux?

Publié le 06/03/2014 à 19:38

Engagements du PLQ et de la CAQ: réalistes ou poudre aux yeux?

Publié le 06/03/2014 à 19:38

Photo : Yves Provencher/Archives Métro

Il n'aura pas fallu longtemps aux gros chiffres pour sortir. Le PLQ promet la création de 250 000 emplois sur cinq ans, alors que la CAQ promet un contrôle des dépenses qui permettra, à terme, de retourner 1000$ aux familles. Engagements réalistes ou poudre aux yeux?

D'abord sur l'engagement libéral de créer 250 000 emplois.

On a souri quand on a vu les premières manchettes tomber. La dernière politique économique du gouvernement du Québec (celle du PQ) prévoit 1,3 G$ pour la création de 43 000 emplois sur trois ans. Toute proportion gardée, c'est autour de 7,5 G$ qu'il faudrait investir pour 250 000 jobs. De l'argent que nous n'avons évidemment pas. D'où le sourire.

Il s'avère cependant que monsieur Couillard englobe dans ce chiffre de 250 000, la création naturelle d'emplois qu'amène chaque année la simple croissance de l'économie. C'est nettement plus réaliste. Il vise une moyenne de 50 000 emplois par année, et il s'en est en moyenne créé 46 000 dans les quatre dernières années.

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Plus réaliste ne signifie pas pour autant facile. La prévision de création du gouvernement pour 2014 est à 44 800 emplois et celle 2015 à 42 000. Des chiffres qui comprennent en outre l'impact de la politique économique annoncée.

C'est donc dire que pour se rendre à l'objectif de monsieur Couillard, il faudra soit une politique économique nettement plus performante que celle du PQ, soit des injections de fonds supplémentaires. On n'a pas vraiment d'argent supplémentaire de disponible, et les exemples cités par monsieur Couillard comme améliorations à la politique économique laissent perplexe.

Rétablir la cadence d'investissement dans les infrastructures aura un impact sur la dette, les investissements avaient justement été réduits parce qu'ils causaient des difficultés budgétaires. La relance du Plan Nord est davantage tributaire de l'évolution des prix des matières premières que d'une décision politique. Un crédit d'impôt à la rénovation n'est généralement pas très structurant: il déclenche des devancements de travaux, mais il y a toujours un ressac. Il semble y avoir une idée du côté de l'abaissement de la fiscalité des entreprises, mais il faudra encore une fois voir quel impact la mesure aurait sur le cadre budgétaire.

Bref, l'engagement de 250 000 nouveaux emplois n'est peut-être pas irréaliste, mais il n'est assurément pas très appuyé.

Le retour de 1000$ aux familles

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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