Élections fédérales: qui offre le meilleur programme économique?

Publié le 13/10/2015 à 19:33, mis à jour le 19/10/2015 à 06:09

Élections fédérales: qui offre le meilleur programme économique?

Publié le 13/10/2015 à 19:33, mis à jour le 19/10/2015 à 06:09

On peut analyser à la particule près les différents programmes économiques des partis politiques.

L'un a pensé à ceci, l'autre a pensé à cela.

Au final, un constat se dégage cependant : le programme du Parti libéral du Canada (PLC) est celui dont la couverture est la plus étendue, et ce, en matière de stimulation économique, de financement des services et de particuliers bénéficiant de remboursements d'impôt.

Remboursement d'impôt: si votre ménage (pas l'individu) gagne 150 000 $ et plus, il est probable que vous ayez intérêt à voter pour le Parti conservateur. Particulièrement si l'écart de salaire avec votre conjoint est important. Mais la majorité des ménages fait moins que cela, et l'offre de réduction d'impôt et d'allocations familiales du PLC est, sous ce seuil, généralement plus intéressante.

Vous voulez parler d'investissements dans les infrastructures publiques et de stimulation ? Le PLC double pratiquement ce qui est prévu au dernier budget conservateur (près de 10 milliards de dollars par an dans les premières années). Seul le Bloc a une proposition équivalente.

Le financement du transport en commun? Le PLC bat tout le monde par plusieurs longueurs, malgré un effort senti du NPD.

Le logement social ? Nouvelle victoire. Les baisses d'impôt aux PME ? Il peut y avoir discussion sur qui donne le plus en raison de la proposition conservatrice sur l'assurance- emploi, mais le positionnement est bon.

Comment les libéraux réussissent-ils pareil tour de force ?

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Évidemment : les déficits. Ceux-ci durent trois années et on revient à l'équilibre à la quatrième. Sans être démesurés, ils ne sont pas non plus négligeables et atteignent 10 G$ les deux premières années.

L'approche est défendable. Le fédéral n'est pas aujourd'hui dans la même situation que bien des provinces. Son niveau d'endettement est relativement faible. Et l'environnement de faibles taux d'intérêt offre une fenêtre intéressante de combler un retard important dans la mise à niveau de plusieurs infrastructures.

Il existe pendant ce temps une école de pensée économique qui soutient qu'un gouvernement qui communique qu'il est clairement prêt à investir, quitte à encaisser des déficits pendant quelques années, verra son économie rebondir. La théorie veut que les entreprises l'accompagneront. Elles sauront qu'il n'arrêtera pas de dépenser demain matin et se mettront elles-mêmes en mode investissement, parce qu'il y a plus de certitude à l'horizon quant à leur capacité à récupérer leur investissement.

Il faut cependant que ces déficits soient temporaires, par opposition à structurels. Des déficits structurels qui s'accumulent, même s'ils sont d'une ampleur mesurée, finissent avec le temps par déboucher sur d'importants problèmes. Les finances du Québec en témoignent.

Les déficits des libéraux sont-ils temporaires ?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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