Il y a enfin l'enjeu du transport par pipeline de la production des sables bitumineux. Les néo-démocrates et les libéraux ne sont pas contre les pipelines, mais ils sont plus sensibles aux questions environnementales.
D'après Credit Suisse, des sociétés comme Imperial Oil, Meg Energy et Suncor sont les plus exposées aux retombées négatives d'une éventuelle prise de pouvoir par une des deux formations. Les plus petits producteurs le sont aussi, mais ils seraient moins touchés par la hausse d'impôt du NPD. Ils ont en effet souvent des déductions fiscales accumulées.
Les institutions financières
C'est ici que la discussion est la plus précise et sans doute la plus intéressante.
Canaccord calcule que, si le NPD prend le pouvoir, la hausse des taux d'imposition pourrait retrancher 2,3 % du bénéfice de la Banque Nationale. À peu près la même chose pour l'Industrielle Alliance. C'est moins important pour Manuvie (- 0,05 %) et la Sun Life (- 1 %), qui comptent des sources de revenus plus importantes à l'extérieur du Canada.
Malgré la hausse d'impôt, pour les assureurs, l'arrivée du NPD serait néanmoins vraisemblablement neutre. La maison croit en effet que les hausses d'impôt feraient grimper les craintes sur les marchés et entraîneraient une hausse des taux d'intérêt à long terme, ce qui est positif pour les investissements et les hypothèses actuarielles.
Pour les banques, l'arrivée du NPD serait négative, en raison d'une autre menace. Le parti n'a jamais aimé les frais bancaires. Et il pourrait s'y attaquer. Canaccord souligne que les frais bancaires représentent en moyenne 9 % des revenus du groupe. La maison note que ces revenus étant à forte marge, l'impact de mesures les touchant serait amplifié à la ligne des bénéfices.
Credit Suisse recommande d'ailleurs d'attendre après les élections avant de prendre position dans le secteur. La firme y voit un risque de recul de 5 à 10 %.
Les infrastructures
Rapidement, en terminant.
Beaucoup des travaux en infrastructures sont de compétence provinciale. Mais les partis d'opposition arrivent avec des programmes qui misent sur une bonification des investissements dans ce secteur.
C'est plus modeste du côté du NPD, qui ajoute 1,5 milliard de dollars par année aux 5,3 G$ prévus au dernier budget. Ça devient nettement plus costaud chez les libéraux, qui veulent pratiquement doubler l'enveloppe d'investissement en infrastructures chaque année. Sur 10 ans, c'est 125 G$ qui seraient investis plutôt que 65 G$ (dans les dernières années). Une bonne partie des fonds seraient consacrés à des infrastructures de transport et environnementales. Une bonne nouvelle pour des sociétés comme les firmes montréalaises WSP Global ou SNC-Lavalin, sous réserve de la hausse d'impôt promise par le NPD.
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