Caisse de dépôt: cette fois, on peut sortir le champagne

Publié le 26/02/2014 à 14:03

Caisse de dépôt: cette fois, on peut sortir le champagne

Publié le 26/02/2014 à 14:03

Ca regardait déjà bien, mais cette fois, ça y est, on peut sortir le champagne. Les preuves que la Caisse est de retour dans le peloton de tête des meilleurs gestionnaires au pays sont maintenant déposées.

On a personnellement adopté deux façons d'examiner la performance de la Caisse de dépôt. L'une par rapport à son portefeuille de référence (qui nous fait parfois tiquer). L'autre (la préférée), en utilisant le régime des rentes du Québec pour pouvoir comparer les rendements avec les autres régimes de retraite.

La performance relative

D'abord un œil sur la performance relative, c'est-à-dire, celle par rapport aux indices.

Pour l'ensemble de ses déposants, la Caisse rapporte pour 2013 un rendement de 13,1%. L'indice de référence de son portefeuille est à 12,6%. Elle ne le bat pas à plate couture, mais, d'accord avec monsieur Sabia, c'est une performance raisonnable. Dix des seize portefeuilles (actions, obligations, etc) dans lesquels est engagée l'institution font mieux que leur indice de référence. Il n'y a que trois portefeuilles qui font moins bien. Et dans deux de ces cas (immobilier et infrastructures), les indices semblent mal adaptés et trop exigeants.

Sur quatre ans, la Caisse affiche un rendement annuel de 10% et bat avec encore plus d'amplitude son portefeuille de référence, qui est à 8,8%. La performance sur chacun des portefeuilles sectoriels est un peu moins bonne, mais on vous épargne les détails, tout cela est bien expliqué et n'est pas préoccupant.

Bonne performance par apport aux indices sur le court et le long terme, donc.

Passons maintenant cependant à l'autre méthode d'analyse, qui parle plus concrètement et qui est notre préférée, celle de la performance comparée.

La performance comparée

Le rendement global de la Caisse de dépôt est généralement affaibli par le fait qu'elle gère des sommes pour plusieurs déposants (RRQ, CSST, SAAQ, etc.) et que certains ont des politiques de placement plus prudentes (parce que leurs activités font en sorte que leurs besoins d'argent est davantage à court terme plutôt qu'à long terme).

Dans le contexte, il devient intéressant de s'attarder au rendement du régime des rentes du Québec comme repère de performance.

Pour l'exercice 2013, le rendement du régime est de 15,5%. C'est un rendement qui place l'institution dans le deuxième quartile des caisses de retraite de l'univers RBC Services aux investisseurs. Le rendement médian des caisses canadiennes est à 14,2 %.

C'est une bonne performance. Certains diront que, étant donné tous ses moyens, la Caisse devrait viser une performance de premier quartile. Du tout. On devrait plutôt prier pour que ça n'arrive pas trop souvent sur un an. Ceux qui se classent dans le premier quartile sur un si court horizon y sont souvent par chance, sur le coup d'une pondération exceptionnelle qui, l'année suivante, cause problème.

C'est sur le long terme que la Caisse doit viser ce premier quartile.

Et 2013 marque la première véritable année qui nous permet d'apprécier cette performance long terme.

Depuis l'arrivée de monsieur Sabia, la performance comparable de l'institution était bonne, mais elle était teintée par les importantes dévaluations prises en 2009. Il était préférable d'exclure la performance de l'exercice 2010 du calcul de manière à s'assurer hors de tout doute que le rendement "long terme" n'était pas optimisé par des dévaluations trop importantes qui auraient été prises lors de la première année. Ce faisant, on n'obtenait malheureusement qu'une période de deux ans, ce qui était un peu court pour parler d'une performance long terme.

Nous sommes maintenant à trois ans. Et sur cette période, le rendement du régime des rentes est de 9,5%. Il bat à plate couture la médiane des caisses de retraite, qui est à 8,1%, et est bien installé dans le premier quartile qui démarre à 8,9%.

C'est pour cela que l'on dit que, cette fois, on peut sortir le champagne.

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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