Le dragon chinois peut-il se relever?

Publié le 23/10/2015 à 22:13

Le dragon chinois peut-il se relever?

Publié le 23/10/2015 à 22:13

ANALYSE DU RISQUE - Où s'en va la Chine? Quelles seront les priorités du parti communiste d'ici 2020? Dans quels secteurs le gouvernement investira-t-il en priorité? Nous aurons un début de réponse à ces questions cette semaine, alors que Pékin publiera son 13e plan quinquennal (2016-2020).

Chaque 5 ans, depuis 1953, le gouvernement publie son plan de match pour assurer le développement économique de la Chine. Ces plans quinquennaux sont une véritable mine d'or pour les investisseurs, car ils leur permettent d'identifier des tendances et des occasions d'investissements dans ce pays.

Par exemple, le 12e plan de la Chine (2011-2015) prévoyait une hausse de 13 % par année en moyenne du salaire minimum. Pékin voulait ainsi réduire les inégalités et stimuler la demande intérieure en faisant émerger une classe moyenne.

Le 13e plan quinquennal de la Chine est toutefois particulier, car il arrive à une période charnière de l'histoire du pays.

D'une part, parce que la croissance de l'économie chinoise a chuté sous la barre des 7%. Elle devrait s'établir à 6,8% en 2015, prévoit l'Economist Intelligence Unit (EIU).

Or, de 1989 et 2014, le PIB chinois a progressé en moyenne de 9,1% par année, selon le National Bureau of Statistics of China.

La volonté de Pékin de développer un marché domestique, moins axé sur les exportations et les industries consommatrices de ressources naturelles, explique en grande partie le ralentissement économique en Chine.

Cela dit, même dans une fourchette oscillant de 5 à 7% par exemple, le rythme de croissance du PIB chinois serait beaucoup plus rapide que celui des pays industrialisés.

Cette année, les États-Unis devraient enregistrer une croissance de 2,5%, selon l'EIU.

D'autre part, parce que l'endettement de la Chine est devenu chronique, une situation qui inquiète plusieurs investisseurs.

Au deuxième trimestre de 2014, la dette totale du pays (les gouvernements, les institutions financières, les entreprises et les ménages) représentait 282% du PIB chinois, selon une étude de McKinsey Global Institute.

Au Canada, ce taux s'élevait à 247% du PIB.

Enfin, la volatilité de la Bourse chinoise est une autre source d'inquiétude. De la mi-juin à la mi-juillet, la Bourse de Shanghai a perdu le tiers de sa valeur. Les analystes n'ont pas hésité à parler d'un krach boursier.

Même si le gouvernement chinois n'a pas encore publié officiellement son plan quinquennal, il a laissé filtrer certaines informations, sans parler des prévisions d'analystes à ce sujet.

Voici donc ce à quoi on pourrait s'attendre.

Que contiendra le 13e plan quinquennal?

À propos de ce blogue

Dans son analyse Zoom sur le monde, François Normand traite des enjeux géopolitiques qui sont trop souvent sous-estimés par les investisseurs et les exportateurs. Journaliste au journal Les Affaires depuis 2000 (il était au Devoir auparavant), François est spécialisé en commerce international, en entrepreneuriat, en énergie & ressources naturelles, de même qu'en analyse géopolitique. François est historien de formation, en plus de détenir un certificat en journalisme de l’Université Laval. Il a réussi le Cours sur le commerce des valeurs mobilières au Canada (CCVM) de l’Institut canadien des valeurs mobilières et il a fait des études de 2e cycle en gestion des risques financiers à l’Université de Sherbrooke durant 15 mois. Il détient aussi un MBA de l'Université de Sherbrooke. François a réalisé plusieurs stages de formation à l’étranger: à l’École supérieure de journalisme de Lille, en France (1996); auprès des institutions de l'Union européenne, à Bruxelles (2002); auprès des institutions de Hong Kong (2008); participation à l'International Visitor Leadership Program du State Department, aux États-Unis (2009). En 2007, il a remporté le 2e prix d'excellence Caisse de dépôt et placement du Québec - Merrill Lynch en journalisme économique et financier pour sa série « Exporter aux États-Unis ». En 2020, il a été finaliste au prix Judith-Jasmin (catégorie opinion) pour son analyse « Voulons-nous vraiment vivre dans ce monde? ».

François Normand