Techniques de guérilla pour l'intrapreneur en vous

Publié le 24/04/2018 à 12:10

Techniques de guérilla pour l'intrapreneur en vous

Publié le 24/04/2018 à 12:10

L’intrapreneuriat consiste à adopter une attitude d’entrepreneur dans une organisation existante.

Cette transition d’employé à intrapreneur est un apprentissage perpétuel, alimenté par la curiosité, la passion et la résilience. De mon côté, j’ai acquis les bases de l’intrapreneuriat parfois consciemment, parfois par osmose, dans différents milieux de travail ainsi que par mon réseau et dans la littérature.

L’objectif de ce premier billet consacré à l’intrapreneuriat? Éveiller en vous le goût d’entreprendre, de faire la différence et de créer de l’impact dans votre organisation, en participant plus activement à son évolution. C’est vrai, l’aventure comporte des risques, bouscule parfois l’ordre établi, mais chaque fois, tant sur le plan individuel qu’organisationnel, promis, tout le monde en ressort gagnant.

Dans ce billet, je vous présente deux des cinq techniques d’intrapreneurs essentielles que j’ai recensées. (Restez à l’affut de mes prochains billets pour les trois autres !)

 1. Maîtrisez la météo corporative

Iriez-vous faire du camping sans vérifier la météo? Non. Conduiriez-vous durant neuf heures en sachant qu’une importante tempête de neige s’annonce à l’horizon? Non plus. De la même manière, la première technique de tout bon intrapreneur consiste à développer le réflexe de cartographier l’environnement de votre organisation. Ce que j’appelle la météorologie corporative.

Le climat est-il actuellement propice aux nouvelles idées? Les décideurs expriment-ils leur soif d’innover? Mon taux de crédibilité est-il suffisant pour m’exposer aux intempéries? Qui sont les leaders les plus influents? Qui sont les champions de la transformation?

Pour répondre à ces questions, analysez les rapports annuels, cherchez à détecter les secteurs internes de croissance et identifiez les leaders à la tête de ces changements. Pour rester en mode météo, ces secteurs constituent pour vous des destinations estivales privilégiées. À vous d’anticiper leurs besoins, pour ensuite y jouer un rôle clé, plus stratégique, en fonction de vos aspirations et des objectifs de l’ensemble de l’organisation.

Également, suivez les grands indicateurs économiques du marché. L’économie est-elle en croissance? Voyez le tout comme de grandes masses atmosphériques se déplaçant de pays en pays. À vous donc de reconnaître et de profiter des périodes de beau temps pour passer à l’action.

Enfin, restez à l’affût des plus récentes promotions. Suivez les personnes promues à plus d’une reprise et restez proches d’elles. Ces personnes pourraient avoir une influence positive pour la suite - ou a contrario très négative, ce qui est tout aussi bon à savoir !

 2. Faites un pitch irrésistible

Tôt ou tard, vous devrez vendre votre idée. L’une des erreurs les plus fréquentes est de chercher à vendre d’un seul coup la grande vision. Mon conseil : faites rêver votre auditoire à une grande vision, mais concluez la vente de sa plus petite version, soit le rêve pouvant être validé puis livré à plus court terme. En bon entrepreneur, apprenez à réfléchir en « solution minimum viable » (MVS), à faire preuve d’agilité et au besoin, à « pivoter », et ce, sans hésiter.

Une autre idée pratique à garder en tête lors de votre pitch : vendez les bénéfices de votre solution avant de vendre ses fonctionnalités. Comme l’explique Simon Sinek dans son fameux TEDx «How great leaders inspire action», les gens achètent le «pourquoi» avant d’adhérer au «quoi». Dans mon parcours, j’ai vu trop de pitchs exposant fonctionnalités après fonctionnalités, sans jamais expliquer leur valeur concrète pour les consommateurs !

Mon dernier conseil pour cette deuxième technique concerne le recours aux plateformes visuelles : peu importe votre degré de connaissance, je vous recommande fortement d’apprendre à exprimer vos idées en format vidéo.

Si une image vaut mille mots, une vidéo vaut mille images. Prenez le temps d’écrire, simplement, puis de partager des histoires inspirantes. Adaptez vos messages en fonction de vos cibles. Si votre clientèle est composée de personnes cartésiennes, faites appel à la raison. Sinon, misez plutôt sur l’émotion. Si vous cherchez à vous démarquer, l’originalité reste une approche gagnante. Par exemple, voyez ici comment ce candidat a réussi à attirer l’attention de Google.

Je vous rassure : aucun besoin d’avoir étudié le montage vidéo. Aujourd’hui, une panoplie d’outils vous permettent d’y arriver aisément, avec un degré de qualité très convenable. Par exemple, GoAnimate est l’un des plus populaires dans ce domaine.

Si vous souhaitez profiter d’un outil un peu plus costaud, je vous conseille alors de vous familiariser avec les bases d’Adobe After Effects. Le principal avantage de cette plateforme est le nombre de gabarits (templates) disponibles en ligne. Pour plusieurs, vous n’aurez qu’à remplacer le texte et les images, facilitant et accélérant votre travail. Le plus riche catalogue de gabarits est VideoHive, qui propose plus de 47 000 modèles, souvent disponibles pour quelques dollars.

Dans mon prochain billet, j’aborderai trois autres techniques : le contrôle du cholestérol corporatif, comment ne jamais manquer de ressources et la gestion des détracteurs. Au plaisir de vous y retrouver.

 

Petit glossaire

C’est quoi un intrapreneur ?

Les spécialistes étudient l’intrapreneuriat depuis plus de 50 ans. Ce néologisme, contraction de internal et d’entrepreneurship, remonte à 1985, mais le phénomène prend de l’ampleur au tournant du siècle, au moment où les entreprises réalisent l’urgence d’innover, d’insuffler de la créativité, de valoriser l’engagement.

La définition la plus simple se résume à ceci : la démarche d’entreprendre dans une organisation existante. La démarche est l’adoption des compétences, des processus et des aptitudes alors que le volet entreprendre valorise l’essor d’initiatives qui souvent sortent du cadre, ce qui sous-tend l’audace, une certaine prise de risque et l’accélération du délai idéation-action.

À propos de ce blogue

Federico Puebla est directeur du laboratoire d’innovation de SNC-Lavalin, le Lava Lab. Ancien artisan du Desjardins Lab et du Coopérathon, il nous explique comment favoriser l'innovation ouverte dans vos rangs.

Federico Puebla