Votre entreprise envisage-t-elle de renouveler prochainement ses équipements technologiques ? Ou peut-être, veut-elle, elle aussi, réaménager ses espaces de travail afin d’adopter un style à aire ouverte ?
Voilà deux grands courants qui marquent actuellement la gestion du changement dans le monde des affaires. Et bien que ces changements majeurs concernent principalement les employés, trop peu d’entreprises ont développé le réflexe de consulter d’abord leur personnel avant de donner le coup d’envoi à leur projet.
C’est ce que constate la psychologue organisationnelle Julie Bourbonnais qui travaille chez Hors-Piste. Mme Bourbonnais se spécialise dans l’accompagnement lors de la gestion du changement.
« Prenez, dit-elle, l’exemple du réaménagement de l’espace de travail. Ce concept peut sembler, ces jours-ci, très stimulant et accrocheur pour le recrutement de nouveaux employés. Mais qu’en est-il des employés au sein même de la boîte ? Comment réagissent-ils à ces changements ? Les a-t-on vraiment consultés ? Comment vivent-ils ce nouveau partage de pouvoir ? Malheureusement, plusieurs organisations sous-estiment les impacts de tels changements ». Ce qui crée, poursuit la psychologue, du cynisme et un risque réputationnel pour la marque de l’entreprise.
Julie Bourbonnais animera l’atelier Recentrez la gestion du changement sur l’humain pour assurer une mobilisation durable, le 2 octobre prochain, à Montréal. Cette activité figure au programme de la conférence Gestion du changement, présentée par les Événements Les Affaires, le lendemain, le 3 octobre.
Parlez des bénéfices…et des frustrations possibles
« La direction des entreprises va évidemment survendre le concept du changement. Elle va tenter par tous les moyens de dire que ça va être extraordinaire, que ça va améliorer la productivité. Certes, il y aura des bénéfices. Mais il y aura aussi des périodes de frustrations chez les employés. Par conséquent, la direction doit être transparente et ne pas oublier d’aborder l’aspect difficulté dès le départ », soutient cette experte.
Le changement, poursuit-elle, peut être vertigineux. Ce qui entraîne un sentiment d’anxiété chez le personnel. « Une anxiété que les employés voudront donc éviter. Ou combattre. Ou encore parviendront-ils à l’accepter et à trouver des solutions ensemble si la direction les implique et les rassure avant même d’entamer le processus de changement », ajoute Julie Bourbonnais.
Faites face à la tempête ensemble
Car lorsque la tempête survient suite au changement -et elle survient toujours, soutient Julie Bourbonnais-, les employés qui auront participé au projet dès sa conception seront beaucoup plus enclins à vouloir trouver des solutions puisqu’ils ont eux-mêmes fait partie des choix de la décision finale, soulève la psychologue.
Elle cite en exemple une des entreprises avec lesquelles travaille Hors-Piste. « Cette dernière, dit-elle, recherche actuellement un nouveau fournisseur pour son service alimentaire. Au lieu d’en faire un dossier exclusif à la direction, l’entreprise a fait appel à un comité d’employés pour établir les critères de l’appel d’offres. Ce qui rend l’exercice encore plus crédible aux yeux des employés », raconte-t-elle.
Enfin, l’entreprise qui invite les employés à participer à la gestion du changement n’aura pas besoin de multiplier les communications internes entre la direction et le personnel afin d’éviter les fausses rumeurs et les craintes. « Les employés impliqués se chargent, eux-mêmes, de rassurer leurs collègues. »
