Université McGill : Comment gérer les bâtiments dans un arrondissement historique ?

Publié le 03/01/2018 à 09:50

Université McGill : Comment gérer les bâtiments dans un arrondissement historique ?

Publié le 03/01/2018 à 09:50

L’Université McGill possède plus de 854 000 m2 bruts d’immeubles dont la valeur dépasse les 3,5 G$. Parmi les quelque 200 bâtiments que cela représente, plus de 80 ont été construits avant 1940, 37 d’entre eux l’ont même été avant 1899. Un joyau montréalais dont la gestion comporte son lot de défis.

« Bien qu’il s’agisse de bâtiments à valeur patrimoniale, qui en principe ne sont pas soumis aux mêmes règles qu’un bâtiment cité ou classé patrimonial, ils doivent tout de même respecter les enjeux de préservation de l’arrondissement historique. En d’autres mots, tous les travaux extérieurs menés sur les bâtiments du campus exigent l’approbation du Ministère de la Culture et des Communications ainsi que de la Ville de Montréal », souligne Robert Couvrette, vice-principal adjoint à la gestion des installations et services auxiliaires à l’Université McGill. M. Couvrette sera parmi les invités de la conférence Gestion d’immeubles publics, présentée par les Événements Les Affaires, le 13 février prochain, à Montréal. 

Bénéficier de l’aide des employés

La gestion des bâtiments du campus universitaire se transforme systématiquement en travail de collaboration que ce soit avec les équipes de professionnels tels architectes et ingénieurs. Sans oublier non plus les employés de l’université, que ce soit ceux de la maintenance, des opérations, y compris le personnel enseignant, qui sont les yeux de M. Couvrette et son équipe. 

« Les employés nous aident à établir le bilan de nos immeubles. Quelles sont les toitures qui sont à rénover, quelles sont les façades à refaire, quelles sont les fenêtres à changer ? Y a-t-il des problèmes de plomberie, d’électricité ? Nos employés contribuent à maintenir notre base de données immobilière », indique l’expert en gestion des installations. C’est une gestion dynamique et non statique, comme se plaît à dire M. Couvrette. 

Gestion d'immeubles publics

Des matériaux particuliers

Composer avec des bâtiments recouverts de toitures d’ardoise et de maçonnerie centenaire demande évidemment un entretien particulier. « De telles rénovations exigent un rigoureux plan des travaux. Il faut trouver les matériaux et s’assurer qu’ils sont de même couleur. Prenons l’exemple des pierres. Il peut arriver que la veine de la carrière, d’où proviennent les pierres originales, soit épuisée. Il faut alors trouver une autre carrière avec des pierres similaires », explique Robert Couvrette. S’il s’agit de fenêtres, ces dernières, dit-il, doivent généralement être fabriquées sur mesure afin de respecter le style et les nouvelles exigences énergétiques.

Enfin, compte tenu de tous ces éléments, la facture des travaux peut facilement coûter 15% à 20% plus cher qu’il en coûterait sur un bâtiment ailleurs en ville. Certes, une partie peut faire l’objet d’importantes subventions gouvernementales. Il y aussi les dons, les collectes de fonds qui représentent de précieuses sources financières. 

Il est donc important de maximiser chaque dollar investi, soulève-t-il. « On ne peut réaliser ce type de projet à la pièce. Nous sommes beaucoup plus gagnants en regroupant plusieurs tâches ensemble », précise-t-il. Il faut également s’assurer que les entrepreneurs experts dans ce type de travaux sont disponibles. Et bien sûr, les travaux doivent avoir lieu au sein d’une période qui ne nuit pas à l’enseignement des cours, de préférence de mai à septembre.