Que diriez-vous d'un coup de pouce de votre ville pour relever les défis de l'industrie 4.0?

Publié le 24/11/2017 à 14:40

Que diriez-vous d'un coup de pouce de votre ville pour relever les défis de l'industrie 4.0?

Publié le 24/11/2017 à 14:40

Longueuil épaule les PME manufacturières de son territoire dans leur virage vers l’industrie 4.0. De son côté, l’arrondissement de Saint-Laurent mise sur la mobilité durable pour rendre ses zones industrielles plus accessibles. Lumière sur leurs initiatives.  

Geneviève Bourgoing visite de 150 à 200 usines par année. Et pour la directrice innovation et soutien aux entreprises de Développement économique de l’agglomération de Longueuil (DEL), « il faut outiller les PME pour amener l’intelligence dans leurs usines grâce aux données, ce nouvel or noir de l’économie ».

« Plusieurs entreprises ne savent pas par où commencer, mais il y a urgence d’agir », a-t-elle constaté lors de la conférence Technopoles et parcs industriels, présentée par les Événements Les Affaires le 21 novembre dernier.

« Beaucoup de PME québécoises ont des modèles d’affaires basés sur des produits nichés à valeur ajoutée, a-t-elle poursuivi. Or, les pays émergents n’entrent plus seulement dans nos marchés avec des produits à haut volume et à bas prix. Ils ont une expertise technologique de plus en plus pointue et ils pourront bientôt concurrencer nos entreprises dans leurs niches. »

L’organisme de développement économique de Longueuil a donc créé une offre 4.0 pour accompagner les entreprises. En plus de les aiguiller vers l’expertise adéquate et les sources de financement disponibles, il remettra sous peu dix bourses de 20 000 $ pour aider à financer des projets technologiques. Quelque 24 entreprises ont soumis leur candidature pour des projets allant de la robotique à la réalité augmentée, en passant par la connectivité des équipements, l’usine sans papier, l’inspection automatisée ou le suivi en temps réel. 

Également au cœur de l’offre 4.0 : une veille technologique et des activités de formation combinant des démonstrations d’équipements et des visites d’usines. « Il n’y a rien de mieux qu’un industriel pour en convaincre un autre », a affirmé Geneviève Bourgoing.

Au-delà de leur rôle traditionnel d’aide à l’exportation et au financement, les organismes de développement économique des villes doivent « se mettre les mains dans la technologie, car le virage est trop important », a-t-elle insisté. D’ailleurs, DEL a l’intention d’embaucher un expert en technologies 4.0.   

Métro, vélo, boulot

Aussi conférencière, Josée Chiasson, directrice générale de Développement économique Saint-Laurent, a pour sa part présenté des solutions pour favoriser la mobilité durable.

« Le pôle économique de l’ouest de Montréal compte 338 000 emplois, mais est peu accessible par le transport en commun, a-t-elle constaté. Cela peut poser des difficultés de recrutement aux entreprises. De plus, la congestion routière entraîne des retards et une perte de productivité au travail. » Elle a cité un sondage du centre de gestion des déplacements Moba selon lequel 33 % des employés qui se rendent au travail en auto se disent fatigués, 28 % vivent du stress et 14 % une perte de motivation.  

 L’arrondissement de Saint-Laurent, qui dénombre 107 000 emplois pour une population de 101 000 personnes, exige depuis quelques années que toute entreprise comptant 100 cases de stationnement et plus se dote d’un plan de gestion des déplacements des employés. « On ne voit pas ça comme une contrainte, mais plutôt comme une façon d’aider les entreprises dans leur recrutement », a souligné Josée Chiasson.

C’est ainsi que Thales Canada rembourse à ses employés le coût du transport en commun et que les immeubles de bureaux Place Innovation ont installé des supports à vélo à l’abri des intempéries. Du côté d’Aéroports de Montréal, les employés qui font du covoiturage disposent désormais de stationnements réservés. Résultat : 30 % du personnel covoiture. La compagnie Oakley remet quant à elle 5 $ par jour aux employés qui se déplacent à vélo tandis qu’un regroupement d’entreprises du Technoparc a réussi à convaincre la Société de transport de Montréal d’ajouter une desserte d’autobus. Et ce n’est que quelques exemples.

S’il se concrétise, le Réseau électrique métropolitain aura six stations à Saint-Laurent, ce qui favorisera le transport durable. « Nous avons l’intention de créer le premier TOD industriel au Québec », a dit Mme Chiasson en rappelant que les TOD, pour Transit Oriented Development, sont des zones aménagées pour favoriser la mobilité durable.

Pour plus d'information, ne manquez pas notre conférence Maintenance et fiabilité insdustrielles le 24 janvier 2018!