Production et commercialisation du cannabis : évitez les faux pas

Publié le 01/03/2018 à 14:53

Production et commercialisation du cannabis : évitez les faux pas

Publié le 01/03/2018 à 14:53

Malgré la légalisation prochaine de la marijuana au pays, faire pousser du pot chez soi demeurera encore illégal. Ce qui ne sera pas le cas pour la culture à des fins commerciales. Or, avant de vous lancer dans ce type de production, mieux vaut tenir compte de certains facteurs.

« Une des principales erreurs qu’ont commises les producteurs de marijuana destinée à des fins médicales a été de croire que la production en serre serait plus économique sur le plan énergétique qu’une culture en entrepôt », signale d’emblée James Eaves, économiste spécialisé en agriculture et professeur au département de management à l’Université Laval. M. Eaves sera l’un des experts invités lors de la toute première conférence Marché du cannabis, présentée par les Événements Les Affaires, le 10 avril prochain, à Montréal.

Au Québec, rappelle-t-il, les heures d’ensoleillement ne sont pas suffisantes en période hivernale afin d’assurer une croissance de qualité aux plants cultivés en serre. Et à ce manque de luminosité, le producteur doit aussi veiller au chauffage de sa serre.

Optimiser les superficies de culture

Bien que le producteur doive débourser davantage pour aménager un système de lumière en entrepôt, il peut optimiser l’espace de son bâtiment. « Plus le bâtiment est haut, plus favorise une culture multiétage. Ce que ne permet pas la serre », indique le professeur Eaves.

Autre conseil de cet expert de l’Université Laval : séparez les plants qui sont en mode végétation des plants en mode floraison. « En plus de nécessiter plus d’espace -chaque plant en fleurs peut nécessiter de deux à trois fois plus de superficie -, les plants en floraison exigent plus de lumière qu’un plant en mode végétation. Une bonne gestion de l’espace permettra d’augmenter la production jusqu’à 20% de plus. En contrepartie, reconnaît le professeur Eaves, une telle gestion nécessite une main-d’œuvre appropriée pour déplacer les plants au moment opportun. »

Marché du cannabis

Choisir son produit niche

Comme dans n’importe quel secteur économique, il est essentiel de savoir ce que veut vraiment le consommateur avant de se lancer dans la production. Un principe auquel le marché du cannabis n’échappe pas, soutient l’économiste.

Le professeur Eaves rappelle qu’il existe plus de 2400 variétés de marijuana dans le monde. Et chacun a son profil bien défini. Certains plans, dit-il, notamment ceux qui poussent à la hauteur de l’équateur, auront plus d’effets sur le système mental. Les plants qui évoluent en zone nordique et en montagne agiront, pour leur part, davantage sur le corps.

« Le choix de variétés de cannabis va, par conséquent, influencer les modes de culture du producteur ainsi que ses stratégies de communication et de marketing », indique le professeur Eaves. L’objectif est de déterminer les variétés niches qui vont plaire à la clientèle.

Toutefois, avertit-il, les producteurs canadiens composent pour le moment avec un certain monopole. « Ils sont actuellement limités par les autorités à une centaine de variétés, dont les graines et les génétiques sont vendues à fort prix. Un facteur qui n’est pas sans provoquer une grande frustration auprès des producteurs qui voudront éventuellement se démarquer dans le marché », conclut-il.

À propos de ce blogue

En coulisses est le blogue des Événements Les Affaires. Nous vous proposons un accès privilégié aux meilleures pratiques de la communauté d’affaires québécoises qui sont partagées lors de nos conférences. Chaque semaine, nous discutons avec certains des gestionnaires qui ont accepté d’être conférenciers à nos événements, afin de vous présenter des idées concrètes pour vous aider dans votre réflexion et répondre à vos préoccupations d'affaires.