Prendre soin d’un immeuble mal aimé: le Stade olympique

Publié le 15/01/2018 à 13:46

Prendre soin d’un immeuble mal aimé: le Stade olympique

Publié le 15/01/2018 à 13:46

Convaincre la population qu’il faut entretenir le Stade olympique de Montréal n’est pas une mince tâche. Parlez-en à Michel Labrecque qui occupe le poste de la présidence de la Régie des installations (RIO) depuis quatre ans.  

« C’est moins les décideurs que les citoyens et les médias qu’il faut d’abord convaincre de l’importance d’entretenir le Stade olympique », soutient Michel Labrecque. « Les gens, poursuit-il, préfèrent de loin qu’on leur annonce un investissement majeur pour la construction d’un nouvel hôpital, d’un nouveau pavillon universitaire, d’une nouvelle ligne de métro qu’un investissement pour des travaux d’entretien d’un bâtiment existant. »

Michel Labrecque sera un des panellistes invités lors de la conférence Gestion d’immeubles publics, présenté par les Événements Les Affaires, le 13 février prochain, à Montréal.

La valeur du stade olympique, tient à rappeler le responsable du RIO, est estimée entre 3,5G$ et 4G$. Une structure dont le déficit du maintien des actifs oscille aisément entre 300M$ et 350M$, précise-t-il. « Actuellement, le gouvernement nous accorde entre 20M$ et 30M$ par année pour effectuer les travaux nécessaires.  Comme une maison, la structure du stade doit être entretenue. Notre plan s’échelonne sur une dizaine d’années. Les projets liés à des facteurs de sécurité sont nos priorités. Viennent ensuite les travaux pour accroître les revenus du stade et diminuer les coûts d’opérations.»

Comment faire pour sensibiliser les gens ?

« Nous sommes, j’en conviens, une jeune société. Nous avons très peu de bâtiments patrimoniaux si on se compare avec l’Europe et l’Asie. Fondamentalement, il y a un important travail d’éducation à faire auprès du public qui préfère démolir et reconstruire », soutient M. Labrecque.

Il est malheureux, dit-il, que ça prenne des événements marquants, notamment l’effondrement d’un viaduc pour conscientiser l’ensemble de la population aux besoins d’entretenir les infrastructures publiques. « Il faut donc poursuivre nos efforts de communication et de lobby. Il faut profiter de chaque prise de parole en public.  Il faut utiliser les médias sociaux pour tenir la population informée de nos actions. Nous avons d’ailleurs mis en ligne l’étude sur la valeur patrimoniale du stade. Un reportage sur les travaux de la tour diffusé récemment à l’émission Découverte, à Radio-Canada, contribue également. »

Depuis 2015, les gouvernements publient une fois par année la documentation sur le déficit du matin des actifs des infrastructures publiques. « Un autre élément qui aide à sensibiliser la population », dit-il.

Gestion d'immeubles publics

La Tour sera enfin occupée

Enfin, l’équipe de Michel Labrecque peut se féliciter d’un très bon coup : la renaissance de la Tour du stade. Stimulée par les travaux de réfection du Centre sportif et de la construction de l’Institut national du sport du Québec (INS Québec) réalisés dans les locaux du stade en 2014, la RIO a donné son aval à la réfection de la tour. Une facture de 100M$.

Pour la première fois depuis 1987 (l’année où elle été complétée), la plus haute tour inclinée au monde sera occupée en totalité. Enfin, presque. Les 1300 employés du service AccèsD de Desjardins déménageront dans la tour d’ici le début du printemps 2018. « Sur les 12 étages, il n’y en a plus que 5 à louer », conclut M. Labrecque.

À propos de ce blogue

En coulisses est le blogue des Événements Les Affaires. Nous vous proposons un accès privilégié aux meilleures pratiques de la communauté d’affaires québécoises qui sont partagées lors de nos conférences. Chaque semaine, nous discutons avec certains des gestionnaires qui ont accepté d’être conférenciers à nos événements, afin de vous présenter des idées concrètes pour vous aider dans votre réflexion et répondre à vos préoccupations d'affaires.