Le phosphate du Saguenay dans votre dentifrice?

Publié le 17/07/2017 à 16:03

Le phosphate du Saguenay dans votre dentifrice?

Publié le 17/07/2017 à 16:03

Jean-Sébastien David, chef des opérations chez Arianne Phosphate.

L’un des plus importants nouveaux projets de phosphate au monde est sur le point de voir le jour au Lac à Paul, au Saguenay-Lac Saint-Jean. Un gisement de très haute qualité qui pourrait approvisionner les marchés nord-américains et européens dès la fin de l’année 2020.

Jean-Sébastien David, chef des opérations chez Arianne Phosphate, partagera justement les grandes lignes de cet ambitieux projet de plus de 1,2G$ US lors de la 12e conférence Objectif Nord présentée par les Événements Les Affaires, le 26 septembre prochain, à Montréal.

Plus de 1200 emplois seront créés

L’impact économique sera énorme pour la région du Saguenay Lac-Saint-Jean, prédit le géologue originaire de Normandin. Arianne Phosphate ressent déjà la forte pression provenant de la région pour mettre le projet en marche. Si tout va bien la construction du site devrait commencer dès le printemps 2018. Et ce seront des entreprises de la région à qui seront confiés les travaux pour maximiser les retombées économiques du projet.

L’exploitation du secteur Lac à Paul devrait se traduire par la création de plus de 1200 emplois, dont 500 emplois directs. Pour le moment, Arianne Phosphate, qui a été créée en 2003, emploie une quinzaine de personnes.

Trois millions de tonnes par an

«Ce sont plus de trois millions de tonnes de concentré de phosphate par an qui seront produites pendant les 26 années d’exploitation de la mine Lac à Paul», souligne avec enthousiasme Jean-Sébastien David. Il précise qu’Arianne Phosphate détient plus de 250 km2 de claims miniers dans ce secteur, situé à 240 km au nord de la ville de Saguenay. Autrement dit, d’autres gisements pourraient prolonger la durée de l’exploitation saguenéenne à 50, voire même 100 ans.

Le minerai de phosphate sera destiné en grande partie à la fabrication de fertilisants. Du moins lors des premières années. Chez Arianne Phosphate on souhaite rapidement profiter de la haute qualité du gisement saguenéen pour desservir le marché alimentaire. Le phosphate et ses dérivés sont notamment utilisés dans la fabrication d’agents de conservation de charcuterie, de boissons de type cola et les pâtes dentifrices.

Un gisement sans métaux nocifs

«Notre concentré de phosphate, que l’on appelle aussi apatite, a l’avantage de provenir d’un gisement igné issu de la croûte terrestre. Ce qui n’est pas le cas de près de 90% de la production mondiale actuelle qui provient de gisements sédimentaires. Plusieurs de ces gisements ont accumulé des impuretés nocives tels de l’uranium, du chrome, du mercure ou encore du cadmium comme c’est le cas avec les mines marocaines, le plus important producteur de phosphate au monde », soulève M. David.

Remarquez, explique M. David, le Maroc fait face à deux enjeux majeurs qui pourraient avantager l’exploitation du phosphate saguenéen. D’abord, il y a celui de la communauté européenne qui a déposé un projet de loi pour légiférer sur la quantité de cadmium présente dans les engrais. L’autre est de nature géopolitique. Au printemps dernier, deux navires transportant du phosphate marocain ont été arraisonnés en Afrique du Sud et au Panama. Le phosphate du Maroc est extrait de mines du Sahara occidental, une exploitation considérée comme illégale selon le droit international.

L’entreprise compte également faire valoir la qualité de son gisement auprès des fabricants de nourriture animale, des manufacturiers de systèmes de traitement des eaux ainsi que des entreprises de batteries pour voitures électriques. Arianne Phosphate travaille aussi en collaboration avec des universités québécoises pour développer un engrais destiné au producteur de cultures biologiques», ajoute le conférencier David.

 

À propos de ce blogue

En coulisses est le blogue des Événements Les Affaires. Nous vous proposons un accès privilégié aux meilleures pratiques de la communauté d’affaires québécoises qui sont partagées lors de nos conférences. Chaque semaine, nous discutons avec certains des gestionnaires qui ont accepté d’être conférenciers à nos événements, afin de vous présenter des idées concrètes pour vous aider dans votre réflexion et répondre à vos préoccupations d'affaires.